30 octobre 2010
FF Mister K | Julia Sysmäläinen
FF Mister K is a type family and the visualization of a personality. It is inspired by the unique handwriting of Austro-Hungarian writer Franz Kafka and one of the main characters of his novels. Mister K was born in Kafka’s novels … and today is leading his own life as a typeface.
(GIF animé : au besoin cliquer dessus pour qu'il se remue un peu)
> FF Mister K Pro : le site
> FF Mister K Pro @ FontShop
> FF Mister K: Franz Kafka's Pen (The Font Feed)
(GIF animé : un clic pour le secouer)
27 octobre 2010
26 octobre 2010
25 octobre 2010
Unter | Nils Frahm
Artist: Nils Frahm
Title: Unter
Length: 1’32’’
Director: Ralph Etter
Produced by: Ernoe Productions
Label: Erased Tapes Records
Year: 2010
Music written by: Nils Frahm
Copyright: © 2010 Erased Tapes Records.
Website: erasedtapes.com | nilsfrahm.de
24 octobre 2010
Montaigne, mon père et moi | Philippe Avron, France Culture, Fictions / drôles de drames, 9 octobre 2010
Avec Philippe Avron. Réalisation Catherine Lemire.
Le projet de cette émission est né d’une conversation à bâtons rompus avec Philippe Avron à la fin d’un enregistrement, à propos de projets, de rêves, d’envies qui nous trottaient par la tête. Philippe Avron, à ce moment-là, lisait et relisait Montaigne et jouait avec l’idée d’en créer un de ces spectacles où, seul en scène, il lançait les idées, les images, les questions comme les balles d’un jongleur. L’écouter citer, parler les mots de Montaigne si naturellement, cela me donnait le sentiment que ces mots-là venaient d’être écrits, que l’encre était encore fraîche.
Si ce n’avait été hors micro, si cette conversation joueuse et saugrenue avait été enregistrée, il y aurait eu là un matériau sonore inouï par la vitalité, la vivacité, l’allégresse dont il avait le secret. Un secret qu’il savait partager. Ce soir-là, le projet de donner à entendre, par la voix seule, une variante destinée à la radio a commencé à prendre corps, sur la promesse réciproque de se laisser la bride sur le cou.
Au cours des mois suivants, un spectacle s’élaborera avec la collaboration artistique du metteur en scène Alain Timar sous le titre Montaigne, Shakespeare, mon père et moi, spectacle qui fut présenté pendant le festival d’Avignon au théâtre des Halles.
Notre conversation s’était poursuivie parallèlement. Et en juin, avec Philippe Avron, nous avons enregistré pour France Culture Montaigne, mon père et moi - Pour un spectacle en devenir.
Catherine Lemire
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Le comédien Philippe Avron né le 18 septembre 1928 au Croisic, est décédé le 31 juillet 2010 à Paris. Découvrant le théâtre à Avignon en assistant à une représentation d’Antigone de Sophocle montée par Jean Vilar, il rejoint ensuite ce dernier et joue, entre 1960 et 1964, dans des pièces de Goldoni, de Lope de Vega, de Molière. Élève de Jacques Lecoq, pour lequel il témoignera toujours d’une grande admiration et dans l’école duquel il enseignera, il rencontre Claude Evrard. Philippe Avron écrit alors nombre de sketches humoristiques qu’ils jouent ensemble. Ce tandem, qui a d’abord tourné dans des cabarets parisiens, va connaître un grand succès dans les années 1970-1975, avec des passages à Bobino, à l’Olympia, sur le petit écran… Mais c’est en incarnant le Prince Mychkine de L’Idiot d’après Dostoïevski dans une adaptation et une mise en scène d’André Barsacq au théâtre de l’Atelier en 1965-66 qu’il connaît peut-être son plus important succès. Il reçut à cette occasion le prix du meilleur comédien qui préfigure le « Molière du meilleur one man show » qu’il obtiendra à deux reprises des années plus tard (en 1999 et 2002). Philippe Avron a été dirigé par les plus grands metteurs en scène (Peter Brook, Benno Besson, Roger Planchon…) Il a interprété quelques personnages majeurs du répertoire comme Hamlet, Sganarelle ou Don Juan.
18 octobre 2010
Relire Robert Pingert avec Clément Rosset | Bibliothèque publique d'information, 25 mai 2009
« Par l'aisance et la spontanéité de son écriture, qui n'exclut naturellement pas le travail mais en efface les traces une fois l'œuvre réalisée, par la vigueur et la sûreté de sa force comique, qui semble n'être jamais cherchée mais toujours venir d'elle-même, Robert Pinget occupe une place à part, et une place éminente, dans ce qu'on a appelé naguère le « nouveau roman » et la « littérature de l'absurde ». Cette place éminente lui est aujourd'hui contestée. Quand on évoque la littérature française de la fin du siècle dernier, Pinget est généralement cité après une série de noms qui, dans la plupart des cas, sont loin de le valoir. La grande ombre de son ami Samuel Beckett lui a peut-être fait tort, tout comme la gloire de Haydn a souffert du voisinage de Mozart. Mais, si l'on peut trouver quelques traits communs à l'écriture de Haydn et à celle de Mozart, je n'en trouve personnellement aucun qui rapproche l'œuvre de Beckett de celle de Pinget. »
Clément Rosset
> Télécharger (Mediafire)
> Écouter et télécharger sur le site de la BPI
> Robert Pinget interviewé par Pierre Dumayet en 1965 à propos de Quelqu'un (INA).
17 octobre 2010
16 octobre 2010
Les hommes du plomb | France Culture, La Parole à l'oeuvre, 11 et 12 août 2010
Les hommes du plomb 1 : Le secret de la fabrication
Portrait de Jean Chicandre, typographe-pressier de Besançon, grand spécialiste des colophons, ayant débuté le métier à 14 ans dans l'imprimerie familiale qui a évolué vers la photocomposition et l'offset. Aujourd'hui à la retraite, il imprime des ouvrages de bibliophilie sur de vieilles presses à main, choisissant soigneusement son papier, ses caractères, très attentif à la mise en page.
Avec : Pierre Margada, imprimeur et éditeur belge, Gérard Banchard, chancelier des Rencontres de Lures, Jean Hofer, typographe imprimeur d'art.
Les hommes du plomb 2 : Itinéraires typographiques
L'univers de la typographie est un univers à part, qui a ses rites, ses mythes, ses secrets et qui nécessite un long apprentissage.
Visite de l'atelier de Guy Levis Mano(document d'archives INA, 1973).
Avec : Peter Keller, directeur de l'ANCT (Atelier National de Création Typographique), Christian Paput, graveur de poinçons à l'Imprimerie Nationale, Jean-Jacques Aisenman, ancien typo presse, Mauricette Augros, ancienne typo presse, Robert Lévy, ancien typo presse.
Les hommes du plomb 3 : L'esprit de corps
L'univers de la presse avant la grande mutation technologique et le passage à l'impression offset (dans les années 70-80). Les traditions, le caractère du typographe, l'esprit de corporation, la mythologie, l'ambiance de l'atelier , le syndicalisme, l'histoire des travailleurs du livre, l'évolution de la pensée avec l'évolution des techniques d'imprimerie depuis Gutenberg.
Avec : Jean-Jacques Aisenman, Mauricette Augros, Robert Lévy, anciens typo presse
Extrait du film documentaire de la Vidéothèque de la Ville de Paris : Le monde du plomb, d'Hervé Lachize.
Les hommes du plomb 4 : Mort ou reconnaissance de la typographie ?
Pour certains la pensée typographique ne peut pas exister sans le plomb, sur écran. Pour d'autres la technique typographique, avec ses règles et ses usages codifiés, est en train de gagner la bataille de l'ordinateur.
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Portrait de Jean Chicandre, typographe-pressier de Besançon, grand spécialiste des colophons, ayant débuté le métier à 14 ans dans l'imprimerie familiale qui a évolué vers la photocomposition et l'offset. Aujourd'hui à la retraite, il imprime des ouvrages de bibliophilie sur de vieilles presses à main, choisissant soigneusement son papier, ses caractères, très attentif à la mise en page.
Avec : Pierre Margada, imprimeur et éditeur belge, Gérard Banchard, chancelier des Rencontres de Lures, Jean Hofer, typographe imprimeur d'art.
Les hommes du plomb 2 : Itinéraires typographiques
L'univers de la typographie est un univers à part, qui a ses rites, ses mythes, ses secrets et qui nécessite un long apprentissage.
Visite de l'atelier de Guy Levis Mano(document d'archives INA, 1973).
Avec : Peter Keller, directeur de l'ANCT (Atelier National de Création Typographique), Christian Paput, graveur de poinçons à l'Imprimerie Nationale, Jean-Jacques Aisenman, ancien typo presse, Mauricette Augros, ancienne typo presse, Robert Lévy, ancien typo presse.
Les hommes du plomb 3 : L'esprit de corps
L'univers de la presse avant la grande mutation technologique et le passage à l'impression offset (dans les années 70-80). Les traditions, le caractère du typographe, l'esprit de corporation, la mythologie, l'ambiance de l'atelier , le syndicalisme, l'histoire des travailleurs du livre, l'évolution de la pensée avec l'évolution des techniques d'imprimerie depuis Gutenberg.
Avec : Jean-Jacques Aisenman, Mauricette Augros, Robert Lévy, anciens typo presse
Extrait du film documentaire de la Vidéothèque de la Ville de Paris : Le monde du plomb, d'Hervé Lachize.
Les hommes du plomb 4 : Mort ou reconnaissance de la typographie ?
Pour certains la pensée typographique ne peut pas exister sans le plomb, sur écran. Pour d'autres la technique typographique, avec ses règles et ses usages codifiés, est en train de gagner la bataille de l'ordinateur.
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15 octobre 2010
Khebar ; Kisofim ; Gevurah | John Zorn & Bar Kokhba
Marc Ribot : guitar ; Cyro Baptista : percussion ; Mark Feldman : violin ; Erik Friedlander : cello ; Greg Cohen : bass ; Joey Baron : drums.
Quelque chose de Sarajevo | France Culture, Surpris par la nuit, 6, 7 et 8 janvier 2009
Par Ossian Perez. Réalisation Anne Franchini.
Milomir Kovacevic est photographe. Il a grandi à Sarajevo et a photographié sa ville sous tous ses aspects avant la guerre, puis lors du siège où il prend près de 30 000 photographies. Il a quitté Sarajevo pour Paris seulement à la fin du conflit, en 1995, et n'y est pas retourné depuis. Rejoignant des Sarajeviens déjà exilés, un projet a mûri avec eux. Que reste-t-il ? Quelle est leur mémoire de la ville ?
Il a demandé à chacun de lui confier un objet qui lui est cher et qui lui rappelle sa vie à Sarajevo : violon, valise, foulard, chaussures d'enfants, photos de mariage, clés d'une maison... Il les a photographiés en noir et blanc, de la manière la plus simple. Chacun a écrit quelques lignes pour accompagner la photo et chacun a signé en bas. 50, 100, puis 150, enfin presque 200 objets témoignent d'une histoire personnelle et collective à la fois. Pour ceux qui ont connu des ruptures, pour qui se souvenir est difficile, ceux qui se passeraient bien de nostalgie, le chemin de la mémoire, ce chemin de soi à soi est un parcours plein d'embûches où on ne se lance qu'avec prudence. Quand les destins ont croisé des accélérations brutales, des départs comme ceux qu'ordonnent la guerre, comment s'y prend-on ?
Doucement, Milomir Kovacevic a tiré par la manche ses amis, puis d'autres Sarajeviens de Paris, il a tiré de sa chambre obscure des objets à remonter le temps; petites barques sur une mer impossible.
Après plusieurs expositions à Paris (Galerie « Fait et Cause », rue Quincampoix, Librairie « Comme un Roman », rue de Bretagne, « association Paris-Sarajevo », rue de Saintonge), nous retournons avec Milomir, ses photos et les récits de chacun à Sarajevo, à la Galerie Nationale de Bosnie-Hézergovine et à l'Atelier Zec.
Un beau livre est sorti aux éditions Qupé relatant ce travail. Mais l'aventure continue et une toile se tisse. Il y a toujours quelqu'un, quelque part, car les exilés de Sarajevo sont sur tous les continents. Ce sont à présent les gens et leurs objets qui viennent à Milomir pour mêler leurs histoires et dresser un portrait intime de Sarajevo.
Avec : Milomir Kovacevic, dit Strasni, photographe, Sanja Cindric, journaliste, Milana Cindric, architecte, Damir Huseinovic, décorateur, Jasna Samic, écrivain, Sadjida Jerlagic, journaliste, Dragan Urlic, musicien, Biljana Vrhovac, réalisatrice, Toto de Sarajevo, Jevad Sabljakovic, journaliste, Samir Hadzibajric, Sibila et sa fille, Sanja Bilanovic.
1. Milomir et les exilés de Paris.
2. Les objets ou le cœur invisible (manquant)
3. Le voyage de Sarajevo
> Le site de Milomir Kovacevic
14 octobre 2010
13 octobre 2010
09 octobre 2010
(I Keep a) Close Watch | John Cale
Fragments of a Rainy Season, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 1992.
08 octobre 2010
Frédéric Lordon :: Capitalisme, désir et servitude | France Culture, La Suite dans les idées, 2 octobre 2010
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> Capitalisme, désir et servitude, éditions de La Fabrique, 2010.
Comment un certain désir s’y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C’est le problème de ce qu’on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d’enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l’enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d’affects qui pouvaient s’y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c’est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s’en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L’enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés.
Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l’occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d’aliénation, d’exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.
Frédéric Lordon
Directeur de recherche au CNRS, il travaille au développement d’une économie politique spinoziste (L’intérêt souverain, 2006 ; Spinoza et les sciences sociales, 2008) et sur les crises du capitalisme financier (Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, 2008 ; La crise de trop, 2009).
Un précédent passage de Frédéric Lordon dans l'émission La Suite dans les idées (25/03/2008), en compagnie d'Yves Citton, pour Spinoza et les sciences sociales, éditions Amsterdam, 2008.
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07 octobre 2010
Dying on the Vine | John Cale
Fragments of a Rainy Season, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 1992.
I've been chasing ghosts and I don't like it
I wish someone would show me where to draw the line
I'd lay down my sword if you would take it
And tell everyone back home I'm doing fine
I was with you down in Acapulco
Trading clothing for some wine
Smelling like an old adobe woman
Or a William Burroughs playing for lost time
I was thinking about my mother
I was thinking about what's mine
I was living my life like a hollywood
But I was dying on the vine
Who could sleep through all that noisy chatter
The troops, the celebrations in the sun
The authorities say my papers are all in order
And if I wasn't such a coward I would run
I'll see you me when all the shooting's over
Meet me on the other side of town
Yes, you can bring all your friends along for protection
It's always nice to have them hanging around
I was thinking about my mother
I was thinking about what's mine
I was living my life like a hollywood
But I was dying, dying on the vine
01 octobre 2010
L'Individu au 21e siècle | Nicolas Grimaldi, revue Sens Public
Si diverses que puissent être les aptitudes par lesquelles tout individu se distingue d'un autre en naissant, son comportement est aussi déterminé par son milieu biologique qu'il est uniformisé par son milieu social. La Recherche du temps perdu a fort bien montré qu'aucun individu, même le plus génial, n'échappe à son milieu. Si novateurs que soient sa sonate et son septuor, Vinteuil reste dans ses sentiments et ses attitudes un petit bourgeois de Combray, conventionnel, craintif et puritain. Même en s'encanaillant chez Jupien, Charlus ne peut cesser d'être le grand seigneur qui croit honorer Mme Verdurin en invitant ses propres amies à applaudir chez elle le talent de son gigolo. Même dans le lit de Charlus ou du prince de Guermantes, Morel reste d'autant plus le fils d'un valet de chambre qu'il est plus constamment obsédé de ne pas le laisser soupçonner. Quoique Swann eût été un des familiers de la reine de Grèce et du prince de Galles, Odette s'éblouit de recevoir le directeur de cabinet d'un ministre des Postes. A l'inverse, devenue l'amie de Rachel, la duchesse de Guermantes aura changé de personnalité en changeant de milieu. Mais le milieu par lequel se détermine et se caractérise une individualité peut être aussi imaginaire et culturel qu'il peut être physique et géographique. Ainsi la grand-mère du narrateur a-t-elle son véritable milieu dans la compagnie de Mme de Sévigné et de Mme de Beausergent. Ce sont leurs attitudes, leurs réactions, leur sensibilité qui inspirent en effet et modèlent les siennes. Ses comportements, ses sentiments, ses jugements sont inséparables des leurs. Aussi comprend-on qu'il n'a jamais suffi de vivre à la même époque pour être contemporains. Pas plus qu'une paysanne des Pouilles entretenant son feu de tourbe n'était en 1913 la contemporaine de Misia Sert se rendant à la première du Sacre, pas plus un nomade mongol ou un berger andin du 21e siècle n'ont chance d'être contemporains d'un sénateur à Washington ou d'un trader londonien. Sans doute pourraient-ils lire le même journal ou prendre le même avion ; mais, précisément parce qu’ils n'appartiennent pas au même milieu, ils ne le feront pas. Le milieu fait l'individu.
Or les différents régimes politiques constituent autant de milieux différents, auxquels les individus ne peuvent s'adapter qu'en tâchant de s'y conformer. Jusque dans les tyrannies les plus implacables et les plus tatillonnes, toutefois, on a vu des individus refuser de se soumettre. Quoique leur milieu pût à tout moment les supprimer, il ne pouvait pas les réduire. Ce sont les dissidents. Comment serait-ce possible s'il n'y avait dans l'individu une capacité d'initiative et de résistance qui le rend irréductible à son milieu et inassimilable à tous les autres ?
Fondées sur l’égalité théorique des citoyens entre eux, les démocraties offrent théoriquement à tous leurs membres des chances égales d'accéder à toutes les charges. Que chacun y délègue au plus apte la sauvegarde d'intérêts communs, cela a certes pu se concevoir en des villages ou en de minuscules vallées où chacun connaît tous les autres. Comment cela se pourrait-il imaginer de vastes populations, et moins encore de nations où ce sont des partis qui désignent les candidats chargés de les représenter dans les diverses élections ? Connus des chefs de parti, ces candidats sont généralement inconnus de leurs électeurs. On y est donc appelé à voter bien moins pour un individu que pour une entité ou une abstraction, qu'il s'agisse d'une doctrine ou d'un parti. Le régime représentatif ayant délégué à une oligarchie plus ou moins durable le soin des affaires communes, chacun n'y a plus souci que des siennes. Aussi l'individualisme est-il la première conséquence de ce type de démocratie. N'ayant accès aux affaires que pour en être aussitôt déchargé, chacun n'a plus d'autre intérêt que le sien. « Cet individualisme, dit Tocqueville, est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis. » Rien de moins épique ni républicain, en ce sens, qu'une démocratie. Aussi Tocqueville avait-il noté que si « l'individualisme ne tarit d'abord que la source des vertus publiques, à la longue il attaque et détruit toutes les autres. »
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> ...ou en PDF là.
Or les différents régimes politiques constituent autant de milieux différents, auxquels les individus ne peuvent s'adapter qu'en tâchant de s'y conformer. Jusque dans les tyrannies les plus implacables et les plus tatillonnes, toutefois, on a vu des individus refuser de se soumettre. Quoique leur milieu pût à tout moment les supprimer, il ne pouvait pas les réduire. Ce sont les dissidents. Comment serait-ce possible s'il n'y avait dans l'individu une capacité d'initiative et de résistance qui le rend irréductible à son milieu et inassimilable à tous les autres ?
Fondées sur l’égalité théorique des citoyens entre eux, les démocraties offrent théoriquement à tous leurs membres des chances égales d'accéder à toutes les charges. Que chacun y délègue au plus apte la sauvegarde d'intérêts communs, cela a certes pu se concevoir en des villages ou en de minuscules vallées où chacun connaît tous les autres. Comment cela se pourrait-il imaginer de vastes populations, et moins encore de nations où ce sont des partis qui désignent les candidats chargés de les représenter dans les diverses élections ? Connus des chefs de parti, ces candidats sont généralement inconnus de leurs électeurs. On y est donc appelé à voter bien moins pour un individu que pour une entité ou une abstraction, qu'il s'agisse d'une doctrine ou d'un parti. Le régime représentatif ayant délégué à une oligarchie plus ou moins durable le soin des affaires communes, chacun n'y a plus souci que des siennes. Aussi l'individualisme est-il la première conséquence de ce type de démocratie. N'ayant accès aux affaires que pour en être aussitôt déchargé, chacun n'a plus d'autre intérêt que le sien. « Cet individualisme, dit Tocqueville, est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis. » Rien de moins épique ni républicain, en ce sens, qu'une démocratie. Aussi Tocqueville avait-il noté que si « l'individualisme ne tarit d'abord que la source des vertus publiques, à la longue il attaque et détruit toutes les autres. »
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