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Ms. français 112 (3), fol. 5.
« (…) Providence étant le nom anciennement donné au centre du réseau de sécurité et de surveillance de l’appareil de transport suburbain montréalais, ce projet d’écologie sonore peut être abordé comme une interrogation face à une structure, voire une quête de sens - la recherche du ‘coeur’ symbolique du système. (…) »
« (…) Hantés pareillement par une pensée de la mort, tous se présentent comme héritiers de l'Internationale situationniste, tous se pensent, sans l'avouer explicitement, l'avant-garde de la critique sociale, quand ils n'en sont jamais que le produit décomposé. Le mélange confus de propos critiques sur la vie moderne et d'ambitions strictement littéraires nourrit alors une rhétorique d'ensemble principalement destinée à édifier un public acquis d'avance. Il en ressort un ésotérisme nouveau, difficilement accessible en tout cas aux «non-initiés». Nous ne parlons même pas des contradictions flagrantes qui peuvent apparaître d'une phrase à l'autre et qui rendent la lecture déconcertante. Il faut croire qu'il y a là des vertus qui nous rappellent fort d'autres opiums. Nous préférons néanmoins d'autres ivresses. Il n'en reste pas moins que cette confusion des genres, exigeant la subordination de la critique sociale révolutionnaire à de pauvres prétentions esthétiques, montre assez clairement qu'il ne s'agit pas plus de mettre la poésie au service de la révolution que la révolution au service de la poésie. Car, aujourd'hui, c'est au service d'intérêts éditoriaux que l'une et l'autre ont dû finalement se soumettre. (…) »
« Encyclopédie des Nuisances, groupe (le principal animateur de ce groupe, dont a fait partie au début l' ex-situationniste Christian Sebastiani, semble être Jaime Semprun) constitué dans les années 80 autour de la revue du même nom dont le premier numéro (...) est paru en novembre 1984. La constitution du groupe semble avoir été précipitée par le meurtre de Lebovici et les réactions de la presse (…) »
« (…) Ici, où l'économie rationnelle nous a déportés, tout est de la veille, hâtif, électrique et nouveau, et semblet-il truqué, bruyant et fébrile, qu'une rapide décrépitude emporte. Les rues nouvelles ne se souviennent pas de nous, ni les cafés plusieurs fois neufs depuis que notre jeunesse s'y hasardait suivant les fantômes de l'autre siècle: assis là parmi cette laideur de toc et de clinquant, de bruits idiots, on s'y sent plus ancien et moins provisoire, on ne reconnaît rien autour de soi, ni les gens. (…) »
La vie sur Terre. Réflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes, tome I, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris, 1996.