26 mars 2011

In Your Dreams | Dark Dark Dark



WNYC FM, Spinning on Air, 7 novembre 2010.

La session audio complète (ou à télécharger sur le site)


> Dark Dark Dark

> Flood Tide

25 mars 2011

Dharma Guns (La Succession Starkov) | F.J. Ossang




International Film Festival Rotterdam 2011 (RTV Rijnmond/IFFR)



Arte, Tracks, 2006



L'émission de Surpris par la nuit (France Culture) consacrée en 2003 à Ossang est ici.

22 mars 2011

Theodor W. Adorno (1903-1969), philosophe et compositeur | France Culture, Je l'entends comme je l'aime, 19 septembre 2010



Par François Noudelmann.

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Adorno est un philosophe allemand né en 1903 et mort en 1969. Son nom est associé à ses compagnons Max Horkheimer, Walter Benjamin et Herbert Marcuse. Dès les années 20 ils développèrent une critique sociale et politique de la culture. Leurs analyses radicales du capitalisme et de l'industrie culturelle n'ont rien perdu de leur actualité. Parmi les théoriciens de l'École de Francfort, Adorno a laissé l'image d'un homme austère et élitiste. Il était le plus radical mais il fut dépassé par les mouvements de jeunesse des années 60. Adorno était aussi musicien, peut-être le plus musicien de tous les philosophes. Merveilleux interprète, compositeur très précoce, il écrivit en musicologue des études sur Beethoven, Wagner, Mahler, Berg et Schönberg. Et il pensa la philosophie de la nouvelle musique. Car Adorno était engagé dans ses goûts et défendait une certaine idée de la modernité.

Avec :
Marc Jimenez, philosophe et germaniste, est professeur à l'université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il enseigne l'esthétique à l'UFR d'Arts plastiques et sciences de l'art où il dirige le Centre de recherches en esthétique théorique et appliquée. Il est le directeur de la Collection d'esthétique chez Klincksieck. Auteur notamment de Adorno et la modernité. Vers une esthétique négative (Klincksieck, 1986)
Jean-Paul Olive, professeur au département de Musicologie de l'université Paris 8 où il enseigne l'analyse et l'esthétique musicales. Auteur d'Un son désenchanté (Klincksieck, octobre 2008)

Programme musical :
- Allegro extrait de la Suite lyrique d'Alban Berg ;
- extrait du Pierrot lunaire d'Arnold Schönberg ;
- Kindertotenlieder de Gustav Mahler, interprété par Marilyn Horne ;
- lieder extrait des Zwei Propagandagedichte de Theodor W. Adorno, sur un texte de Bertolt Brecht ;
- Au clair de la lune et Sur le pont d'Avignon harmonisé par Theodor W. Adorno, interprété par Agnès Olier et Inès de Bruyn en studio ;
- arietta extrait de la Sonate n° 32 en ut mineur op. 111 de Ludwig Van Beethoven, interprétée par Michaël Levinas

Necrology | Standish Lawder (1970)



« Le film de 12 minutes de Standish Lawder, intitulé Necrology (1969-70), constitue l’un des temps forts du cinéma expérimental américain et propose une description magistrale de l’anonymat de l’après-guerre. C’est aussi un document marquant, un paradoxe visuel et un traité philosophique sur la représentation des êtres humains. […] Il s’agit d’un seul plan , réalisé par une caméra fixe, de voyageurs descendant l’un des quatre escalators qui reliaient à l’époque le Pan Am Building […] à la gare new-yorkaise de Grand Central. Lawder chargea son film 16 mm à l’envers, puis filma avec un très léger accéléré. À la projection, l’activité banale consistant à descendre un escalator pour aller prendre son train et rentrer chez soi se métamorphose en une ascension méditative et quasi métaphysique vers un ‹ lieu plus élevé › non spécifié. »


« Je [...] considère [Necrology] fondamentalement comme une sorte d’étude anthropologique sur la vie et la mort dans le New York d’aujourd’hui. […] C’est une sorte de capsule temporelle. C’est un objet d’examen pour les générations futures qui voudront apprendre quelque chose sur la vie à New York. » (Standish Lawder, 1973)

« L’un des commentaires les plus puissants et les plus sombres que le cinéma ait jamais produit sur la société contemporaine. » (Jonas Mekas)

« Sans aucun doute la plus mauvaise blague que j’aie jamais vue au cinéma. » (Hollis Frampton)

He opens up his suitcase / In the continental suite / And people twenty stories down / Colored currents in the street / A helicopter lands on the Pan Am roof / Like a dragonfly on a tomb / And business men in button downs / Press into conference rooms
(Joni Mitchell, Harry’s House-Centerpiece, The Hissing of Summer Lawns (Asylum Records, 1975))

Source : David Campany, Anonymes. L’Amérique sans nom : photographie et cinéma, catalogue de l’exposition présentée au BAL du 18 septembre au 19 décembre 2010, Steidl & Le BAL, 2010.

21 mars 2011

City Bird | Jesca Hoop



A Filmatics Production
Director: Elia Petridis
Cinematography: Cosmin Cosma
Special Effects: Daniel Gies
Art Design / Character Concept and Creation: Natalie Apodaca
Production Design / Doll House: Dannon Rampton
Art Department: Maranatha Hay
Production Assistant: Kim Lawson

15 mars 2011

My Life Underwater | Slowblow



Fousque (Sirkafúsk Records, 1996)

> Slowblow (Myspace) : Orri Jónsson + Dagur Kári (Pétursson)


Ma vie : traîner un landau sous l'eau. Les nés-fatigués me comprendront. (Henri Michaux)

12 mars 2011

L’Industrie culturelle & L’Art et les arts | Theodor W. Adorno, France Culture, Les vendredis de la philosophie, 29 juin 2007

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Deux conférences : 1. « L’Industrie culturelle », Université radiophonique internationale, diffusée les 21 et 28 septembre 1963 ; 2. « L’Art et les arts », Rencontres internationales de Genève, diffusée sur la Radio suisse romande le 23 décembre 1967 (extraits).


Il semble bien que le terme d’« industrie culturelle » ait été employé pour la première fois dans le livre Dialektik der Aufklärung que Horkheimer et moi avons publié en 1947 à Amsterdam. Dans nos ébauches, il était question de « culture de masse ». Nous avons abandonné cette dernière expression pour la remplacer par « industrie culturelle », afin d’exclure de prime abord l’interprétation qui plaît aux avocats de la chose ; ceux-ci prétendent en effet qu’il s’agit de quelque chose comme une culture jaillissant spontanément des masses mêmes, en somme de la forme actuelle de l’art populaire.
Or, de cet art l’industrie culturelle se distingue par principe.
Dans toutes ses branches on confectionne plus ou moins selon un plan de produit qui seront étudiés pour la consommation des masses et qui déterminent par eux-mêmes dans une large mesure cette consommation. Les diverses branches se ressemblent de par leur structure, ou du moins s’emboîtent les unes dans les autres. Elles s’additionnent presque sans lacune pour constituer un système, cela grâce aussi bien aux moyens actuels de la technique qu’à la concentration économique et administrative. L’industrie culturelle, c’est l’intégration délibérée, d’en haut, de ses consommateurs. Elle intègre de force même les domaines séparés depuis des millénaires de l’art supérieur et de l’art inférieur, au préjudice des deux.
L’art supérieur se voit frustré de son sérieux par la spéculation sur l’effet ; à l’art inférieur, on fait perdre par sa domestication civilisatrice l’élément de nature résistante et rude qui lui était inhérent aussi longtemps que l’inférieur n’était pas entièrement contrôlé par le supérieur. L’industrie culturelle, il est vrai, tient sans conteste compte de l’état de conscience et d’inconscience des millions de personnes auxquelles elle s’adresse ; mais les masses ne sont pas alors le facteur premier mais un élément secondaire, un élément de calcul accessoire de la machinerie. Le consommateur n’est pas roi, comme l’industrie culturelle le voudrait, il n’est pas le sujet de celle-ci mais son objet. Le terme de « mass media » qui s’est imposé pour l’industrie culturelle ne fait que minimiser le phénomène. Cependant, il ne s’agit pas des masses en premier lieu, ni des techniques de communications comme telles, mais de l’esprit qui leur est insufflé, à savoir la voix de leurs maîtres. L’industrie culturelle abuse de prévenances à l’égard des masses pour affermir et corroborer leur attitude qu’elle prend a priori pour une donnée immuable ; est exclu tout ce par quoi cette attitude pourrait être transformée ; les masses ne sont pas la mesure, mais l’idéologie de l’industrie culturelle, encore que cette dernière ne puisse exister sans s’adapter. [...]

La transcription des deux conférences (html & pdf) est disponible ici.

Voir aussi, sur le site Persée, Theodor W. Adorno, « L’Industrie culturelle », Communications, vol. 3, n° 3, 1964, p. 12-18 (pdf).

Persée est en danger.

10 mars 2011

Qu’est-ce que le temps ? | Augustin d'Hippone, France Culture, Fictions/Drôles de drame, 12 février 2011



Livre XI des Confessions d’Augustin.
Avec Stanislas Roquette, dans une mise en scène de Denis Guénoun. Réalisation de François Christophe. Musique : Schubert, An den Mond (D 193, texte L.-H.-C. Hölty). Enregistré à Brangues en juin 2010.

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Les Confessions, de saint Augustin, sont un des écrits les plus célèbres de la culture occidentale. Augustin y invente le genre de l’autobiographie et livre des souvenirs bouleversants sur son enfance, sa mère, sa conversion, dans une prose très intense. Mais ce ne sont pas ces aspects qui font la matière du spectacle ici proposé. Dans le livre XI – un classique de la pensée philosophique –, Augustin pose une question à la fois simple et vertigineuse : Qu’est-ce que le temps ? Il ajoute, dans une formule passée à la postérité : « Si personne ne me le demande, je sais. Si on me le demande et que je veux l'expliquer, je ne sais plus. » Il a semblé que ces pages, à la fois claires et profondes, étaient une étonnante matière pour une expérience théâtrale. Il s’agit en effet, à la fois d’accompagner cet immense penseur dans sa réflexion, et en même temps de donner corps à celle-ci, de ne jamais lâcher le parti-pris de la diction et de la vision les plus concrètes.
Le spectacle est construit sur une dramaturgie de la pensée : l’acteur cherche à donner à chaque énoncé sa présence scénique la plus claire, et aussi à passer d’une idée à l’autre, non pas seulement par une déduction mentale, mais par une sorte de chemin physique. On s’appuie pour cela sur la forme très particulière du texte d’Augustin, sans cesse adressé à un interlocuteur exigeant et attentif qui se situe à la fois hors de lui et en lui-même. Cette mise en corps, et en espace, d’une interrogation qui anime un (jeune) homme très ardent, se présente comme un questionnement intense, à la fois violent et drôle – dans la tradition d’une sorte de comique spéculatif, ou de one-man-show théorique, dont les antécédents pourraient être paradoxalement trouvés dans Molière ou Raymond Devos.

Le texte est interprété dans la toute récente traduction de l’écrivain Frédéric Boyer, parue aux éditions P.O.L. en 2007, sous le titre Les Aveux.

09 mars 2011

Said and Done | Nils Frahm, Haldern Pop Festival 2010



Erased Tapes & Haldern Pop Televisions
present

NILS FRAHM
live at Haldern Pop Festival 2010

A film by
SpringerParker

All music written and performed by
Nils Frahm

Camera
Stefan Daub & Ivo Fuchs

Edited by
SpringerParker

Sound recorded by
KD Keusgen at Keusgen Studio
with Brauner Microphones

Sound mastered by
Nils Frahm at Durton Studio

Produced by
Haldern Pop Televisions & Expanded Cinema

Nils Frahm : Site | Myspace

04 mars 2011

Britannicus | Jean Racine, France Culture, Fictions, Théâtre et Cie, 9 janvier 2011

Une réalisation de Catherine Lemire, avec la Comédie Française.

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« Je n'ai qu'un fils. Ô Ciel, qui m'entends aujourd'hui,
T'ai-je fait quelques vœux qui ne fussent pour lui ?

Remords, crainte, périls, rien ne m'a retenue ;

J'ai vaincu ses mépris ; j'ai détourné ma vue

Des malheurs qui dès lors me furent annoncés :

J'ai fait ce que j'ai pu : vous régnez, c'est assez.
»

Agrippine a tout fait pour donner le trône à Néron, son fils. Elle l'a favorisé au détriment de l'héritier légitime, Britannicus, espérant ainsi régner dans l'ombre. Néron gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Racine raconte l’instant précis où se révèle la vraie nature de Néron, son caractère monstrueux : c'est le pouvoir que veut le jeune Néron. Impétueux et manipulateur, souhaitant s'émanciper de l'autorité d'Agrippine, il enlève Junie, la fiancée de Britannicus, et agite de noirs desseins...

Plutôt que Britannicus, victime assez falote de Néron et d'Agrippine, Racine aurait pu donner à sa tragédie le nom de l'un ou l'autre des deux monstres qui s'affrontent à travers lui. Leur « ambition », aujourd'hui nous l'appellerions plus volontiers « goût du pouvoir ». Un goût de mort et de sang dont les Romains, hélas ! n'ont pas emporté le secret avec eux. Chacun, ici, reconnaîtra les siens...

Adrien Gomba-Gontard : Néron ; Benjamain Jungers : Britannicus ; Martine Chevallier : Agrippine ; Suliane Brahim : Junie ; Christian Cloarec : Burrhus ; Christian Gonon : Narcisse ; Marie-Sophie Ferdane : Albine.

03 mars 2011

Black Balloon | The Kills



Live in the KEXP studio. Filmed and edited by More Dust Than Digital. Recorded 5/14/09.

02 mars 2011

Roberto Bolaño (1953-2003) | France Culture, Une vie, une œuvre, 5 décembre 2010




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Poète maudit, écrivain errant, beatnik, double moderne d’Arthur Rimbaud, on a déjà fait couler beaucoup d’encre sur Roberto Bolaño, écrivain chilien mort prématurément à 50 ans à Barcelone en 2003. Pourtant, cet auteur à l’esprit aussi indépendant que frondeur ne se serait pas reconnu dans ces descriptions en partie nourries par les éléments biographiques d’une vie mouvementée. Né à Santiago en 1953 d’un père champion de boxeur amateur, Roberto Bolaño part vivre au Mexique avec ses parents à l’âge de 15 ans, il y fréquente les milieux avant-gardistes artistiques, retourne au Chili à 20 ans, assiste au coup d’état de Pinochet, s’exile après un séjour en prison puis bourlingue de part le monde en exerçant toutes sortes de petits boulots avant de s’installer en Catalogne.
Son œuvre, aussi bien brillante qu’inclassable, dépasse largement le cadre de sa biographie. Fils spirituel de Borges, héritier des auteurs du Boum latino-américain, mentor de la jeune génération des lettres latino-américaines, Roberto Bolaño a bouleversé les codes littéraires avec une écriture pleine de ferveur, à l’inventivité stupéfiante. Il a ainsi reçu de prestigieux prix littéraires, le prix Herralde en 1998 et le prix Romulo Gallegos en 1999. Par ailleurs, si Roberto Bolaño a beaucoup écrit sur le Chili et la dictature (Étoile distante, Nocturne du Chili), son œuvre reste tout entière marquée par un profond questionnement sur le mal et les différents visages de la barbarie (La littérature nazie en Amérique, 2666).
Dans ce documentaire, Céline du Chéné et Marie-Ange Garrandeau partent sur les traces de cet écrivain singulier, une quête qui les mène du Chili d’Allende à celui de Pinochet, de la Seconde guerre mondiale aux meurtres de femmes à la frontière mexicaine. Elles s’attachent aussi à découvrir qui se cache derrière le nom de Roberto Bolaño, lui qui était devenu un personnage à part entière apparaissant dans les textes de ses contemporains comme par exemple dans Les Soldats de Salamine de Javier Cercas.

Avec : Robert Amutio, traducteur français de Bolaño ; Karim Benmiloud : professeur à l’université de Montpellier, co-organisateur du colloque les Astres noirs consacré à Bolaño ; Javier Cercas, écrivain espagnol et ami de Bolaño ; Sergio Gonzalez Rodriguez, journaliste et écrivain mexicain, ami de Bolaño ; Raphaël Estève, professeur à Bordeaux 3, co-organisateur du colloque les Astres noirs ; Antonio Werli, libraire et fondateur de la revue littéraire Cyclocosmia, a coordonné un numéro (le n° 3) sur Bolaño avec Julien Frantz et Julien Schuh aux Éditions Minuscule 2010.