22 mars 2011

Necrology | Standish Lawder (1970)



« Le film de 12 minutes de Standish Lawder, intitulé Necrology (1969-70), constitue l’un des temps forts du cinéma expérimental américain et propose une description magistrale de l’anonymat de l’après-guerre. C’est aussi un document marquant, un paradoxe visuel et un traité philosophique sur la représentation des êtres humains. […] Il s’agit d’un seul plan , réalisé par une caméra fixe, de voyageurs descendant l’un des quatre escalators qui reliaient à l’époque le Pan Am Building […] à la gare new-yorkaise de Grand Central. Lawder chargea son film 16 mm à l’envers, puis filma avec un très léger accéléré. À la projection, l’activité banale consistant à descendre un escalator pour aller prendre son train et rentrer chez soi se métamorphose en une ascension méditative et quasi métaphysique vers un ‹ lieu plus élevé › non spécifié. »


« Je [...] considère [Necrology] fondamentalement comme une sorte d’étude anthropologique sur la vie et la mort dans le New York d’aujourd’hui. […] C’est une sorte de capsule temporelle. C’est un objet d’examen pour les générations futures qui voudront apprendre quelque chose sur la vie à New York. » (Standish Lawder, 1973)

« L’un des commentaires les plus puissants et les plus sombres que le cinéma ait jamais produit sur la société contemporaine. » (Jonas Mekas)

« Sans aucun doute la plus mauvaise blague que j’aie jamais vue au cinéma. » (Hollis Frampton)

He opens up his suitcase / In the continental suite / And people twenty stories down / Colored currents in the street / A helicopter lands on the Pan Am roof / Like a dragonfly on a tomb / And business men in button downs / Press into conference rooms
(Joni Mitchell, Harry’s House-Centerpiece, The Hissing of Summer Lawns (Asylum Records, 1975))

Source : David Campany, Anonymes. L’Amérique sans nom : photographie et cinéma, catalogue de l’exposition présentée au BAL du 18 septembre au 19 décembre 2010, Steidl & Le BAL, 2010.

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