06 octobre 2008

F. J. Ossang, total poète | France Culture, Surpris par la nuit, 17 octobre 2003



Par Xavier Baert. Réalisation Gaël Gillon.

Au début des années 80, F .J. Ossang, jeune poète et musicien issu de la culture punk, entre à l’Idhec. Lorsqu’il sort de l’école, en 1984, il réalise son premier long métrage de fiction, L’Affaire des divisions Morituri. Depuis, Ossang a réalisé deux autres films de long métrage, Le Trésor des Iles Chiennes en 1990 et Docteur Chance en 1997, publié des romans et de la poésie (André Velter lui a d’ailleurs consacré en 1994 un volet de Poésie sur Parole).
La singularité de F. J. Ossang dans le cinéma de fiction consiste dans une poétique générale, au sens le plus large, de la création. Ses textes en prose, comme les albums de son groupe punk Messageros Killer Boy, préfigurent ou prolongent ses préoccupations cinématographiques ; il est également un des rares cinéastes à réaliser lui-même la musique de ses films.
Mais si F J. Ossang est nourri des grands mouvements anti-artistiques, Dada, la Beat Generation et le punk au premier chef, ses films se caractérisent par un amour du cinéma muet (notamment les films de Murnau) et des archétypes du cinéma populaire (héros marginaux, femme fatales, scientifiques duplices, mères abusives…).
Le cinéma de F J. Ossang se trouve ainsi à l’intersection de plusieurs traditions : Docteur Chance, par exemple, s’ouvre sur une référence explicite à L’aurore de Murnau, dans laquelle s’insère la figure de Joe Strummer, grand ami du cinéaste, chanteur des Clash, récemment décédé, et s’organise dans un montage qui trouve son origine dans le cut-up de William Burroughs.
Les films de F. J. Ossang permettent de découvrir un créateur exigeant et radical, soucieux de splendeur plastique, et qui fait de la poésie un principe de création permanent.

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