14 avril 2009

Pierre-Joseph Proudhon ou les ambiguïtés de la justice | France Culture, Les Chemins de la connaissance, janvier 1994



Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné. pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !
Pierre-Joseph Proudhon, Idée générale de la Révolution au XIXe siècle, 1851.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci beaucoup !

Anonyme a dit…

Très grand merci pour une prestation que j'ai vu en direct dans la cour du musée calvet pendant le festival d'avignon, simplement hors de toute portée

Le Marquis de l'Orée a dit…

Découvrant ce blog grâce à George le génial archiviste, je me permets de vous saluer depuis l'orée. Les ambiguïtés de la justice, c'est le moins qu'on puisse dire ! Reclus remarqué ici également me ravit. Merci !

Je vous souhaite une excellente soirée

delorée