30 novembre 2006
L'Enfance de l'art | Gérard Macé
Quand on s’est tenu pendant des mois dans un équilibre instable entre le silence et l’expression, écrire revient à sauter dans le vide. Parfois devant la page blanche et parfois devant rien, quand la littérature tout entière se dérobe et le langage avec elle, comme la terre sous nos pieds.
Est-ce pour cette raison que je suis allé régulièrement au cirque cet hiver, ou pour revoir l’ange et la bête encore une fois, l’ange aux ailes invisibles et la bête enfin dressée qui fait des exercices de haute école ? À moins que je n’aie voulu rire avec la foule en voyant revenir dans leurs nouvelles défroques, déguisés en clown blanc et en auguste, Apollon en costume à paillettes et Dionysos au nez rouge ? (...)
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