28 décembre 2009
James Victor Chesnutt, dit Vic Chesnutt (1964-2009)
Marathon
Mississippi Studios, Portland, Oregon, 27 novembre 2009.
The Foxx and Little Vic
Shiny Little Studios, Brooklyn, NY 2002.
Independence Day
Assist
www.theyshootmusic.com, Urania, Vienna, octobre 2008.
Vic Chesnult & Kristin Hersh : Panic Pure (live) > télécharger
26 décembre 2009
18 décembre 2009
08 décembre 2009
Jean-Paul Roussillon (1931-2009)
Wikipedia
En attendant Godot de Samuel Becket
mis en scène par Roger Blin, théâtre de l'Odéon, 1978
Un conte de Noël
Un conte de Noël
réalisé par Arnaud Desplechin, 2008
Le Chant du cygne d'Anton Tchekhov
Le Chant du cygne d'Anton Tchekhov
mis en scène par Alain Françon, théâtre de la Colline, 2005
> Télécharger (enregistrement amateur réalisé le 10 novembre 2005)
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07 décembre 2009
Jean-Pierre Brisset, écrivain (1832-1919) | France Culture, Une vie, une œuvre, 7 octobre 2001
Par Christine Goémé. Avec Michel Foucault (archives), Marc Décimo et Marcel Benabou. Textes lus par Claude Piéplu.
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Jean-Pierre Brisset, né à La Sauvagère (Orne) le 30 octobre 1837 et mort à La Ferté-Macé le 2 septembre 1919, est un écrivain français, connu à la fois comme un saint du calendrier pataphysique (le 25 haha) et comme un fou littéraire. L'écrivain André Breton lui a réservé une place de choix dans son anthologie de l'humour noir.
Wikipedia
Jean-Pierre Brisset est né le 30 octobre 1837 à La Sauvagère et mort à La Ferté-Macé le 2 septembre 1919 au n°6 de la rue aux Cordiers. Ses parents sont journaliers à la ferme de Gestel sur la commune de La Sauvagère. Il fréquente l’école communale quand les travaux des champs le lui permettent.
En 1852, il part à Paris pour apprendre le métier de pâtissier. Puis il s’engage dans l’armée en 1855 : il apprend les langues étrangères au cours des campagnes militaires. Enfin après avoir démissionné de l’armée et enseigné les langues, il devient commissaire de surveillance administrative des chemins de fer en 1879.
Jean-Pierre Brisset publie une dizaine d’ouvrages dont un Art de nager, des grammaires et des ouvrages prophétiques. Inventeur, il réalise deux inventions : une ceinture caleçon aérifère à double réservoir compensateur (l’ancêtre de la bouée) et une planchette calligraphique (l’ancêtre du normographe).
Des révélations divines lui inspirent des ouvrages prophétiques : La science de Dieu ou la création de l’homme en 1900 et Les origines humaines en 1913. Cette même année il a été élu « Prince des penseurs » (devant Bergson) pour l’ensemble de son œuvre à l’Hôtel des sociétés savantes à Paris. La cérémonie était organisée par Jules Romains.
Jean-Pierre Brisset dit que l’homme descend de la grenouille et le prouve par l’analyse du langage. Sa démonstration repose sur un incroyable réseau de jeux de mots : « l’analyse ne connaît que le son, c’est là le son, c’est la leçon qu’il faut retenir ». André Breton, Michel Leiris, Robert Desnos, Raymond Queneau , Michel Foucault et beaucoup d’autres écrivains font référence à Brisset. Sa technique d’écriture a été reprise par Robert Desnos dans Corps et biens.
Jean-Pierre Brisset a également intéressé les linguistes, les psychanalystes (dont Jacques Lacan), et suscité un grand nombre d’œuvres plastiques (on a pu le constater lors de l’exposition qui lui a été consacrée en 1995 à La Ferté-Macé). Il est représenté à l’Art Institute de Chicago et au Musée National d’Art moderne du Centre Beaubourg. Marcel Duchamp lui-même place Jean-Pierre Brisset dans sa bibliothèque idéale et s’en inspire dans la conception de ses célèbres « ready-made » comme l’explique Marc Décimo (spécialiste de Jean Pierre Brisset) dans son ouvrage Marcel Duchamp mis à nu : à propos du processus créatif publié aux Presses du Réel fin 2004.
L’œuvre de Jean-Pierre Brisset a été le point de départ de plusieurs pièces de théâtre en France, en Suisse et en Belgique (lesquelles ont tourné en Europe et au Canada) et de plusieurs œuvres de musique dont un opéra. Célébré par les pataphysiciens, cité dans les dictionnaires de Littérature et dans des manuels scolaires, Jean-Pierre Brisset a également fait l’objet d’un article dans le Times pour les cent ans du journal. L’œuvre a été rééditée intégralement en 2001 par les Presses de Réel et accompagnée d’une étude très approfondie de Marc Décimo.
Bibliothèque municipale de La Ferté-Macé
« Un jour que nous observions ces petites bêtes, en répétant nous-même ce cri : coac, l’une d’elles nous répondit, les yeux interrogateurs et brillants, par deux ou trois fois : Coac. Il nous était clair qu’elle disait : quoi que tu dis ? […] Nous avons encore noté, cara, cara ; cate cate, mais surtout le cri qu’ai quête. Ce dernier est un appel bien clair que la grenouille fait entendre dans les prés fleuris, où elle chasse les insectes. Il est bon, pour bien discerner ces cris, d’en voir et entendre une seule à la fois. Lorsqu’elles chantent en réunion, c’est de loin un brouhaha de foule humaine.
Le dictionnaire Larousse leur attribue les cris : Brekekex, coax et ololo. Au l’haut l’eau, au l’eau l’oz, au l’eau lò = Là à l’eau. Au lolo est un appel enfantin à boire du lait et l’eau est le premier lait. Nous n’avons entendu ni brekekex ni ololo, mais nous n’avons fait qu’une étude imparfaite. Le langage de la grenouille varie selon les lieux, les temps et les saisons… »
Jean-Pierre Brisset, La Science de Dieu ou la Création de l’homme [1900], « Les cris de la grenouille », Œuvres complètes, Dijon, Les presses du réel, 2001, p. 717-718.
« Continuons à entendre parler les ancêtres. À ce eau, à ce haut, à seau, à saut, assaut. À le, à ce haut, à ce eau, à l’assaut. Nous voyons l’ancêtre appelé vers l’eau et vers les hauteurs par des sots et des sauts. Les grands sots faisaient des grands sauts et les petits sots de petits sauts. C’étaient des sauteurs et la race des sauteurs n’est pas prête de s’éteindre. Vois-le, ce hauteur ! Vois le sauteur. En sûr saut = saute en lieu sûr. Ordre faisant sûr sauter, sursauter, et sûr s’ôter, en sursaut. A prends à ce haut t’ai = Prends là à ce que haut je t’ai. Apprends à sauter. Les anciens apprenaient aux jeunes à sauter en leur présentant quelque manger en l’air. Là saute, re aie-le (re aie-le = reprends-le). Là sauteur, aie-le. Le à ce hauteur aie-le. Là sot, t’erais-le = Tu l’aurais là, sot. Langage excitant à la poursuite de la sauterelle, une nourriture favorite de l’ancêtre qui fut lui-même la première sauterelle ainsi que le premier sauteur, ce auteur… »
Ibidem, « Premiers exercices et moyens d’existence », p. 708.
Quand ils partent à la recherche de l’origine du langage, les rêveurs se demandent toujours à quel moment le premier phonème s’est enfin arraché au bruit, introduisant d’un coup et une fois pour toutes, au-delà des choses et des gestes, l’ordre pur du symbolique. Folie de Brisset qui raconte, au contraire, comment des discours pris dans des scènes, dans des luttes, dans le jeu incessant des appétits et des violences, forment peu à peu ce grand bruit répétitif qui est le mot, en chair et en os. Le mot n’apparaît pas quand cesse le bruit; il vient à naître avec sa forme bien découpée, avec tous ses sens multiples, lorsque les discours se sont tassés, recroquevillés, écrasés les uns vers les autres, dans la découpe sculpturale du bruissement. Brisset a inventé la définition du mot par l’homophonie scénique….
Brisset est juché en un point extrême du délire linguistique… Tout ce qui est oubli, mort, lutte avec les diables, déchéance des hommes, n'est qu'un épisode dans la guerre pour les mots que les dieux et les grenouilles se livrèrent jadis au milieu des roseaux bruyants du matin.
Michel Foucault, extrait de la préface à la réédition de la Grammaire logique, éditions Tchou 1970.
> Les Œuvres complètes de Brisset aux éditions Les presses du réel, 2001.
> Marc Décimo, L’esprit de la modernité révélé par quelques traits pataphysiques – ou Le Brisset facile, éditions Les presses du réel, 2009.
> Un site consacré à Jean-Pierre Brisset.
> Jérôme Solal, Jean-Pierre Brisset et les hommes-grenouilles, Revue des ressources.
06 décembre 2009
Lumières pour enfants | Walter Benjamin, France Culture, Fictions/Enfantines, 25 octobre, 1er, 8 et 15 novembre 2009
Une série d’émissions présentées par Bruno Tackels et réalisées par Jacques Taroni.
Texte établi par Rolf Tiedemann, traduit de l'allemand par Sylvie Muller, et paru chez Christian Bourgois éditeur. Textes lus par Patrice Bornand et Andréa Schieffer.
« Le cours de la narration est en chute libre. La première guerre mondiale l’a rendue caduque, voire impossible. Les soldats revenus muets du front en sont l’allégorie la plus puissante. »
Cette analyse du philosophe Walter Benjamin est célèbre, tellement célèbre qu’elle a tendance à occulter cette autre intuition, non moins essentielle : dans ce monde coupé de la narration, se cache la possibilité de nouvelles histoires. Benjamin ne restera pas seulement le théoricien de cette intuition, et il passera à l’acte, en inventant le « conte radiophonique ».
A la fin des années 20, cinq ans durant, il travaillera en effet pour la radio publique de Berlin et Francfort, et il se jettera à corps perdu dans l’aventure de ce nouveau medium, riche en potentialités d’inventions et de véritables créations artistiques. Dans cet esprit, il a notamment réalisé une série d’émissions « pour les enfants », qui s’adressent en réalité tout autant aux adultes, d’une autre manière, grâce à la ruse et la malice de ce narrateur qui prend le masque d’un conteur pour enfants, qui lui permet de dire des choses étonnantes, qu’il ne pourrait pas dire frontalement sur les ondes.
Dans ces émissions pour enfants, à la fois contes et conférences, Walter Benjamin se promène dans l’espace et le temps, exactement comme il le fera dans sa vie d’intellectuel mobile et curieux de tout. La ville de Berlin est la scène privilégiée de ces flâneries radiophoniques : les marchés, les galeries commerçantes, les places, les monuments, les cités casernes, les usines, les théâtres, les marionnettes, les jouets, les escrocs, les marginaux, les enfants des rues, et plus loin de nous, les tziganes, la Bastille, les catastrophes ferroviaires, les brigands, les sorcières — autant de sujets décalés, loin de la grande histoire, l’officielle, toujours au service des vainqueurs et des dominants (donc des adultes !).
En adressant ces contes aux enfants à travers le medium de la radio, Benjamin poursuit en réalité la stratégie qu’il met en œuvre dans son travail philosophique dit « sérieux ». On peut même dire qu’il la pousse plus loin, et que le conte radiophonique lui permet de toucher au cœur de sa pensée, fragmentaire et subversive, prenant à rebrousse-poil l’humanisme socio-démocrate ambiant de l’époque — qui est toujours la nôtre.
Walter Benjamin, Lumières pour enfants. Paris : Christian Bourgois Editeur, 1988.
1. Le Dialecte berlinois
A l’écoute de la langue qui se parle dans les rues de Berlin, Benjamin entraîne les jeunes auditeurs dans les richesses souvent insoupçonnées de la langue ordinaire. A travers le dialecte de Berlin, Benjamin esquisse un portrait de sa ville, inattendu et plein d’humour, qui prend à rebours les opinions communes de la culture dominante.
Suivi d’un extrait de Cagliostro
2. Théâtre de marionnettes à Berlin
Fasciné par le théâtre, Benjamin prend le parti de nous y faire entrer par la petite porte, en évoquant le genre prétendument mineur du théâtre de marionnettes. Il nous le raconte en voyageant dans l’espace et le temps, accompagné de la figure tutélaire de Guignol. A travers lui, c’est une réflexion politique profonde sur la fonction politique de l’art, que Benjamin fait passer comme en contrebande, jusqu’à nos oreilles d’enfants.
Suivi d’un extrait de La catastrophe ferroviaire du Firth of Tay
3. Promenade des jouets à Berlin
Collectionneur passionné, Benjamin nous fait entrer dans l’univers vertigineux de ceux qui achètent, « sans raison », des objets qu’ils « libèrent de la corvée d’être utiles », en les faisant entrer dans le royaume magique de leurs collections. C’est en collectionneur amoureux que Benjamin nous initie à sa passion des jouets anciens — une manière efficace de nous faire entrer de plain-pied dans le monde de l’enfance, le plus sérieux du monde…
Suivi d’un extrait de La Bastille, vieille prison d’Etat française
4. Les Tziganes
Grand érudit curieux de tout, historien des marges et des sujets dits « mineurs », Walter Benjamin s’est intéressé au monde des tziganes, figure de l’autre inassimilable, qui en dit long sur une société qui ne parvient pas à les accueillir véritablement. C’est que Benjamin s’est toujours senti proche de ceux qui ne sont pas conformes à l’ordre : escrocs, prisonniers, sorcières, prostituées — le monde des bas-fonds, qui n’existeraient pas si le monde bourgeois n’en avait pas besoin.
Suivi d’un extrait de Caspar Hauser
Prise de son et mixage : Michel Mestre
Montage : Alisson Ascrizzi
Assistante : Marie Casanova
05 décembre 2009
La Dispute & L’Epreuve | Marivaux, France Culture, Fictions, Théâtre et Cie, 4 octobre 2009
La Dispute
de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux
Un enregistrement réalisé en studio par Étienne Valles. En collaboration avec Murielle Mayette, directrice de la Comédie-Française.
Une « expérience » : afin de savoir, une fois pour toutes, lequel des deux sexes a été le premier à faire preuve « d’inconstance et d’infidélité en amour », un prince a fait élever à l’écart de la société – hormis leurs serviteurs noirs, Mesrou et Carise – deux jeunes gens et deux jeunes filles. Maintenant qu’ils ont tous les quatre dix huit ans, le prince veut offrir à Hermianne le spectacle de leur première rencontre. Alors commence le jeu des attirances, des défiances, des vengeances, des humiliations et des calculs.
Avec : Véronique Vella (Adine), Thierry Hancisse (le Prince), Anne Kessler (Eglé), Céline Samie (Dina), Nicolas Lormeau (Meslis), Bakary Sangaré (Carise), Marie-Sophie Ferdane (Hermianne), Benjamin Jungers (Azor), Stéphane Varupenne (Mesrin), Ebra Tooré (Mesrou).
Bruitages, Alain Platiau. Assistance technique et montage : Clotilde Thomas
Prise de son et mixage : Claude Niort. Assistante à la réalisation : Delphine Lemer.
L’Epreuve
de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux
Un enregistrement réalisé en studio par Catherine Lemire.
Quand Lucidor, fils d’un riche bourgeois et à la tête d’une grande fortune, tombe malade à la campagne, c’est Angélique, la fille de modestes propriétaires qui prend soin de lui. Un amour silencieux s’installe entre eux. Lucidor aimerait épouser Angélique mais, avant tout, il veut s’assurer que c’est lui qu’elle aime et non sa fortune. Il met alors en place un stratagème (avec travestissement) destiné à mettre la jeune fille à l’épreuve.
Avec : Catherine Sauval (Madame Argante), Françoise Gillard (Angélique), Céline Samie (Lisette), Jérôme Pouly (Frontin), Laurent Natrella (Lucidor), Grégory Gadebois (Monsieur Blaise).
Bruitages : Alain Platiau. Prise de son, montage et mixage : Pierre Minne, Sébastien Labarre. Assistante : Alexa Malka.
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01 décembre 2009
L’Illusion comique | Pierre Corneille, France Culture, Fictions / Théâtre et Cie, 11 octobre 2009
Réalisation de Catherine Lemire
« A trop faire de reproches à son fils, on le perd, et le regret de cet éloignement vous fait chercher tous les moyens de le revoir. C’est ce qui arrive à Pridamant que son ami Dorante conduit alors chez Alcandre, un homme hors du commun capable de miracles. Le magicien « donne un coup de baguette magique et on tire un rideau derrière lequel sont en parade les plus beaux habits des comédiens ». Les protagonistes deviennent alors des spectateurs sous les yeux desquels se déroulent comme à l’écran les aventures de Clindor, jeune homme prêt à tout, à « faire danser un singe au faubourg Saint-Germain », à tourner des rimes et des romans, à devenir le valet du poltron Matamore, même à monter sur les planches pour gagner sa vie et le cœur de l’irrésistible Isabelle. Ces péripéties, joyeuses ou tragiques, ne seraient que divertissement si Corneille n’en avait fait aussi une véritable apologie du théâtre par la virtuosité de la mise en abîme du théâtre dans le théâtre, par sa maestria dans la construction de la pièce et par les discours de ses personnages. »
Joël Huthwohl, directeur du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, ancien conservateur-archiviste de la Comédie-Française
Mise en scène de Galin Stoev. Avec : Alain Lenglet (Pridamant), Denis Podalydès (Matamore), Julie Sicard (Lyse), Loïc Corbery (Dorante, Clindor), Hervé Pierre (Alcandre, Géronte), Adrien Gamba-Gontard (Adraste, Le Geôlier), Judith Chemla (Isabelle). Musique composée par Sacha Carlson.
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