29 décembre 2010

The Smallest Bones | Cross Mountain



> Julia Kotowski (Entertainment for the Braindead) @ Aaahh Records | 3 albums à télécharger gratuitement

28 décembre 2010

La Princesse du sang | Jean-Patrick Manchette, France Culture, Fiction, 25 mars, 1er et 8 avril 2006

Réalisation : Myron Meerson. Bruitages : Bertrand Amiel.

1950 : un commando de ravisseurs s'entre-tue autour d'une petite fille grièvement blessée. Six ans plus tard, la célèbre photographe Ivory Pearl, lassée de couvrir les multiples conflits de l'après-guerre, part pour Cuba s'isoler dans la montagne. Venue là sur les conseils de son vieil ami Sam Farakhan pour se reposer d'une vie de stress et d'horreurs, Pearl va se retrouver dans une nature sauvage en plein coeur d'une impitoyable traque. Avec elle, un homme et une enfant. Deux inconnus dont elle aura croisé la route...

La Princesse du sang, qui devait marquer, après dix années de retrait volontaire, le retour de Manchette en tant que romancier sur la scène littéraire, est restée inachevée à la mort de Manchette en 1995, mais loin d'être inaboutie. Grâce à l'adaptation de Simon Guibert, qui restitue à la fois l'épure du style et la maîtrise de l'intrigue, La Princesse du sang, diffusée en quatre volets, devient un véritable thriller radiophonique où se mêlent petite et grande histoire, personnages hauts en couleur et trafics en tous genres, pour dire le chaos du siècle.

1. Un petit matin de 1950 en France... [télécharger]

2. Sous l'influence de Farakhan qu'elle estime et à qui elle doit son éducation, Ivy Pearl accepte de se mettre au vert et part pour Cuba flanquée de son appareil photographique. [télécharger]

3. A Cuba depuis plusieurs semaines, Ivy Pearl a retrouvé Maurer, rescapé d'un fait divers sanglant il y a six ans, et Alba, nièce présumée d'un trafiquant d'armes. [télécharger]

4. A Cuba, Ivy Pearl, Maurer et Alba sont pourchassés par les hommes de Aaron Black, trafiquant d'armes. Guido, leur chef, mutilé par Maurer il y a 6 années, dirige sur place les opérations. [Télécharger]

Avec : Bruno Devoldère, Lucy Harrison, Marina Golovine, Feodor Atkine, Miglen Mirtchev, Christophe Laparra, Alain Christie, Dana Westberg, Nicholas Mead, Jean-Edouard Bodziak, Fabrice Roux, Philippe Magnan, Carlos Andreu, Vincent Primault, Richard Chevallier, Brontis Jodorowsky, Javier Cruz, Juan-Carlos Rossi, Barbara Grau.

22 décembre 2010

Dial/Revenge | Mogwai



Arbed amser ar ben fy hun
Cynal cof ac atgofion blin
Pwyth am bwyth
Chwant am chwant

A pob tro dwi'n codi'r ffon
Mae'n dweud 'Dial'
Dial anweddus
Nid grym arswydus
Aur, suth a mur

Tonfedd sur a chalon o ddur
Adeiladu ffiniau eglur
Newlid tonfedd
Nofio'r don

Dal yr abwyd nerth dy ben
Cwyd l'r wyneb
Dial anweddus
Nid grym arswydus
Aur, suth a mur

(Gruf Rhys)

Bram Stoker dans l'ombre de Dracula | France Culture, Le Mardi des auteurs, 29 décembre 2009



Bram Stoker (1847-1912). Par Céline du Chéné et Marie-Ange Garrandeau

Si tout le monde sait que Dracula est un roman, moins nombreux sont ceux qui connaissent le nom de son auteur : Bram Stoker (1847-1912) fait, en effet, partie de ces écrivains que le succès de leur œuvre a éclipsé. Un anonymat peu mérité puisque l'écrivain irlandais est à l'origine de l'un des plus grands mythes de l'histoire de la littérature et du cinéma : Dracula, son personnage, étant devenu l'archétype même du vampire. Qui était vraiment Bram Stoker ? Certains le considèrent comme l'auteur d'un unique chef-d'œuvre, d'autres comme un prude bourgeois victorien, farouche partisan de la censure...
Pas si sûr ! Dans son roman Dracula, on perçoit un tout autre visage : la figure monstrueuse du vampire, l'érotisme des personnages laissent transparaître une âme bien plus trouble. Derrière le costume du conservateur conformiste se cache de toute évidence un autre être, un Bram Stoker que ce documentaire invite à découvrir.

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20 décembre 2010

Don Van Vliet, dit Captain Beefheart (1941-2010)

Zig Zag Wanderer (Safe as Milk, 1967).



Sure 'nuff 'n Yes I do
, Cannes, 1969.



Upon the My oh My, 1974

Maurice Godelier :: France Culture, Les Affinités électives, 8 mai 2010



Par Francesca Isidori.

Maurice Godelier est né le 28 février 1934 à Cambrai. Entré premier à l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, il est agrégé de philosophie, licencié en psychologie et licencié en lettres modernes. Il entre à l'École Pratique des Hautes Études en qualité de chef de travaux auprès de Fernand Braudel, puis devient maître-assistant de Claude Lévi-Strauss, alors professeur d'anthropologie au Collège de France. En 1975, il est nommé directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Philosophe de formation, Maurice Godelier s'est très vite intéressé à l'économie. Dès 1966, il publie chez Maspéro un ouvrage consacré à la notion de Rationalité et irrationalité en économie. Il est en France l'un des fondateurs de l'anthropologie économique.
Maurice Godelier est officier de la Légion d'honneur. Il est lauréat du Prix de l'Académie française (1982) et du Prix international Alexander von Humboldt en sciences sociales (1990), en 2001 il reçoit la Médaille d'or du CNRS.

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16 décembre 2010

Où boivent les vaches | Roland Dubillard, France Culture, Fiction/Théâtre et Cie, 14 décembre 2008


Photo © Jacques Haillot/Sygma/Corbis

Réalisation : Jean-Pierre Collas.

La pièce a été créée à la radio, par Jean-Pierre Collas, en 1970, puis rediffusée en 2003 dans le cadre d'un cycle de fictions consacré à Roland Dubillard à l'occasion de ses 80 ans.
« Où boivent les vaches est la plus importante de mes pièces. Le sujet c'est le doute d'un poète qui se rend compte que la gloire est truquée, truquée par le monde et par la culture, par sa mère, son fils, sa femme et toutes les académies. Le poète tente de s'enfuir de ce monde. A la ville comme à la campagne c'est la même tromperie. Le titre est de Rimbaud, il dit : “On ne part pas, j'y suis toujours.” C'est une pièce sur l'eau qui coule comme la vie. » (Roland Dubillard, 1999)
La pièce a été créée en 1972 à Paris, dans le cadre du festival d’Automne, par la Compagnie Renaud-Barrault, avec Roland Dubillard lui-même, dans une mise en scène de Roger Blin. Elle a été reprise, notamment en 1983 par Roger Planchon au TNP puis, 20 ans plus tard, par Eric Vigner pour le Centre Dramatique de Bretagne-Théâtre de Lorient. Où boivent les vaches est publié chez Gallimard dans la collection Le Manteau d'Arlequin.

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13 décembre 2010

Here's to the State of Richard Nixon | Phil Ochs (1971)



Here's to the State of Richard Nixon
For underneath his borders the devil draws no line
If you drag his muddy rivers nameless bodies you will find
And the fat trees of the forest have hid a thousand crimes
And the calender is lyin' when it reads the present time
Oh, here's to the land you've torn out the heart of
Richard Nixon find yourself another country to be part of

And here's to the schools of Richard Nixon
Where they're teaching all the children they don't have to care
All the rudiments of hatred are present everywhere
And every single classroom is a factory of despair
Oh, there's nobody learnin' such a foreign word as fair
Oh, here's to the land you've torn out the heart of
Richard Nixon find yourself another country to be part of

And, here's to the judges of Richard Nixon
Who wear the robe of honor as they crawl into the court
They're guarding all the bastions with their phony legal fort
Oh, justice is a stranger when the prisoners report
When the black man stands accused the trial is always short
Oh, here's to the land you've torn out the heart of
Mississippi find yourself another country to be part of

And here's to the government of Richard Nixon
In the swamp of their bureaucracy their always boggin' down
And criminals are posing as advisors to the crown
And they hope that no one sees the sights and no one hears the sound
And the speeches of the President are the ravings of a clown
Oh, here's to the land you've torn out the heart of
Richard Nixon find yourself another country to be part of

And here's to the churches of Richard Nixon
Where the cross, once made of silver, now is caked with rust
And the Sunday mornin sermons pander to their lust
All the fallen face of Jesus is chokin' in the dust
And Heaven only knows in which God they can trust
Oh, here's to the land you've torn out the heart of
Richard Nixon find yourself another country to be part of

06 décembre 2010

Relire Robert Walser avec Pierre Senges | Bibliothèque publique d'information, 29 novembre 2010



« “Je souhaite donc qu’on ne fasse pas attention à moi”, écrit Robert Walser dans les dernières lignes de Walser parle de Walser, l’un des milliers de textes brefs qu’il a confiés à notre lecture. Bien sûr, tant de discrétion attire la curiosité, et à force d’effacement, de solitude, d’écriture microscopique, un écrivain devient l’auteur de sa propre singularité, façon de devenir, comme Pessoa dans son domaine et à sa manière, le compositeur de ses états d’âme, de sa personnalité réelle ou artificielle, choisissant d’apparaître aux lecteurs sous telle ou telle forme, déterminée par la seule écriture.
Qu’on s’efforce de prendre Walser, tant qu’il est vivant, pour ce qu’il se donne” : c’est exactement ce que nous nous promettons de faire, en nous livrant à la lecture de textes écrits au crayon puis à l’encre sur des surfaces toujours plus réduites, parfois même au verso des lettres de refus des éditeurs – histoire sans doute de démontrer la victoire du oui sur le non.
On se rendra compte alors que les proses petites ou grandes de Walser donnent naissance non seulement à un Walser toujours joueur et vivace – mais maintiennent leur lecteur en vie (et en pleine forme). »
Pierre Senges


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01 décembre 2010

Le Château | Franz Kafka, France Culture, Fictions/Drôles de drames, 3 et 10 avril 2010



Adaptation : Stéphane Michaka. Réalisation : Cédric Aussir.

Arrivé la nuit dans un village anonyme, K., un arpenteur qui dit avoir été recruté par le Château, se trouve confronté à une administration aux voies impénétrables. K. chemine dans le village jusqu’à l’épuisement, croyant percer à chaque étape le mystère d’un pouvoir qui se tient caché... Écrit après Amerika et Le Procès, Le Château est le dernier des trois grands romans de Franz Kafka (1883-1924). Il y travaille de janvier à septembre 1922. Atteint de tuberculose pulmonaire, Kafka multiplie alors les séjours en sanatorium. Écrire Le Château est pour lui un acte de survie. Le Château est aussi un grand roman d’amour. Sous les traits de Frieda (un des plus beaux personnages féminins de Kafka), on reconnaît Milena Jesenska, la traductrice tchèque du Verdict et du Soutier. Vers la fin de sa vie, Kafka vivra avec elle un amour impossible, dont témoignent les célèbres Lettres à Milena. Kafka a laissé Le Château inachevé, et l’arpenteur dans une errance perpétuelle. Max Brod, l’ami et exécuteur testamentaire de Kafka, publie le roman en 1926, deux ans après la mort de l’écrivain praguois. Le Château, cette merveilleuse fable qui s’interrompt au milieu d’une phrase, deviendra l’un des livres les plus marquants du vingtième siècle.
Cette adaptation inédite du Château, signée par Stéphane Michaka, réinvente la fin du roman tout en restant fidèle à son esprit. La voix narrative du livre est délibérément éludée, et l’on plonge au cœur de chaque scène uniquement par le jeu de comédiens. L’immédiateté des dialogues et l’atmosphère sonore visent à restituer Le Château comme s’il se déroulait de nos jours.

Avec : Xavier Brossard : K ; Maud Le Grevellec : Frieda ; Jana Bittnerova : la présentatrice ; Michel Crémadès : l’aubergiste du Pont ; Jonathan Cohen : Schwarzer ; Olivier Arrighi : Oswald ; Benjamin Abitan : l’instituteur ; Christian Cloarec : Lasemann ; Sophie Gubri : madame Brunswick ; Bartolomew Boutellis : Arthur ; Igor Mendjisky : Jérémie ; Jérémie Boireau : Barnabé ; Caroline Breton : Olga ; Charlotte Hirsch : Amalia ; Daniel Berlioux : l’aubergiste des Messieurs ; Patrice Bornand : Klamm ; Martine Schambacher : l’hôtelière ; Jackie Berroyer : le maire ; Claude Aufaure : l’aveugle ; Grégory Gadebois : le cocher ; Olivier Broche : Momus. Et les voix de Phil Bouvard, Thierry Garet, Sylvain Elie, Valentine Galey, Fabien Gravillon, Marie Ouguergouz et Cyril Menauge.

> Télécharger : un ; deux

27 novembre 2010

Rural Route No. 5 | The Gentleman Losers

The Gentleman Losers

Gold Dust Afternoon


Horses of Instruction


Pebble Beach


Helsinki (Finland). Samu Kuukka: keys, bass, harpsichord, vibraphone, glockenspiel, drums. Ville Kuukka: lap steel, guitars, bass, drums, glockenspiel, magic boxes.

> Myspace

> http://gentlemanlosers.com

26 novembre 2010

La leçon de sagesse des vaches folles | Claude Lévi-Strauss



Études rurales, n° 157-158, Jeux, conflits, représentations, 2001.

Pour les Amérindiens et la plupart des peuples restés longtemps sans écriture, le temps des mythes fut celui où les hommes et les animaux n’étaient pas réellement distincts les uns des autres et pouvaient communiquer entre eux. Faire débuter les temps historiques à la tour de Babel, quand les hommes perdirent l’usage d’une langue commune et cessèrent de se comprendre, leur eût paru traduire une vision singulièrement étriquée des choses. Cette fin d’une harmonie primitive se produisit selon eux sur une scène beaucoup plus vaste ; elle affligea non pas les seuls humains, mais tous les êtres vivants.

Aujourd’hui encore, on dirait que nous restons confusément conscients de cette solidarité première entre toutes les formes de vie. Rien ne nous semble plus urgent que d’imprimer, dès la naissance ou presque, le sentiment de cette continuité dans l’esprit de nos jeunes enfants. Nous les entourons de simulacres d’animaux en caoutchouc ou en peluche, et les premiers livres d’images que nous leur mettons sous les yeux leur montrent, bien avant qu’ils ne les rencontrent, l’ours, l’éléphant, le cheval, l’âne, le chien, le chat, le coq, la poule, la souris, le lapin, etc. ; comme s’il fallait, dès l’âge le plus tendre, leur donner la nostalgie d’une unité qu’ils sauront vite révolue.

Il n’est pas surprenant que tuer des êtres vivants pour s’en nourrir pose aux humains, qu’ils en soient conscients ou non, un problème philosophique que toutes les sociétés ont tenté de résoudre. L’Ancien Testament en fait une conséquence indirecte de la chute. Dans le jardin d’Éden, Adam et Ève se nourrissaient de fruits et de graines (Genèse I, 29). C’est seulement à partir de Noé que l’homme devint carnivore (IX, 3). Il est significatif que cette rupture entre le genre humain et les autres animaux précède immédiatement l’histoire de la tour de Babel, c’est-à-dire la séparation des hommes les uns des autres, comme si celle-ci était la conséquence ou un cas particulier de celle-là.

Cette conception fait de l’alimentation carnivore une sorte d’enrichissement du régime végétarien. À l’inverse, certains peuples sans écriture y voient une forme à peine atténuée de cannibalisme. Ils humanisent la relation entre le chasseur (ou le pêcheur) et sa proie en la concevant sur le modèle d’une relation de parenté : entre des alliés par le mariage ou, plus directement encore, entre des conjoints (assimilation facilitée par celle que toutes les langues du monde, et même les nôtres dans des expressions argotiques, font entre l’acte de manger et l’acte de copuler). La chasse et la pêche apparaissent ainsi comme un genre d’endo-cannibalisme.

D’autres peuples, parfois aussi les mêmes, jugent que la quantité totale de vie existant à chaque moment dans l’univers doit toujours être équilibrée. Le chasseur ou le pêcheur qui en prélève une fraction devra, si l’on peut dire, la rembourser aux dépens de sa propre espérance de vie ; autre façon de voir dans l’alimentation carnivore une forme de cannibalisme : auto-cannibalisme cette fois puisque, selon cette conception, on se mange soi-même en croyant manger un autrui.

> La suite ici.

21 novembre 2010

Cathedral City | Victoire



Featuring vocals by Mellissa Hughes. Shot, edited and directed by Stephen Taylor.

Victoire:
Missy Mazzoli - Keyboards/electronics
Olivia de Prato - violin
Lorna Krier - keyboards
Eileen Mack - clarinet
Eleonore Oppenheim - double bass

> http://www.victoiremusic.com

19 novembre 2010

Figaro divorce | Ödön von Horváth, France Culture, Fictions/Théâtre et Cie, 25 octobre 2009



Traduit de l'allemand par Henri Christophe et Louis Le Goeffic. Mise en scène de Jacques Lassalle pour la Comédie-Française. Réalisation de la version radiophonique : Etienne Vallès.

> Télécharger

18 novembre 2010

Pete Seeger | France Culture, Les Vendredis de la musique, 5 novembre 2010



Avec Etienne Bours, pour Pete Seeger. Un siècle en chansons, éditions Le Bord de l'Eau.

> Télécharger



> Peter Seeger (1919) @ Wikipedia




Joy 'round My Brain + Careless Love | Mimi & Richard Fariña, Pete Seeger, Rainbow Quest, épisode 16, 26 février 1966.



What Did You Learn in School Today? (Tom Paxton), Melbourne, Australie, 1963.



1971 Vienam Protest, Washington DC | Pete Seeger, Barbara Dane & Reverend Frederick Douglas Kirkpatrick (aka Brother Kirk).

16 novembre 2010

Laurent Terzieff :: France Culture, A voix nue, 5 au 9 juillet 2010



Par Bernard Bonaldi. Première diffusion du 14 au 18 juillet 1997.

Sait-on que Laurent Terzieff avait d’abord songé à cette vie de créateur solitaire, celle d’écrivain. Laurent Terzieff ne sera ni moine ni écrivain mais décidera de se donner aux autres, à la poésie, au théâtre, de « s’incarner », comme le disait joliment Hélène Martin dans son spectacle Mes années Cigale au Festival d’Avignon en 1996. Laurent Terzieff est un de ces messagers, un de ces « scupteurs de mots », fils de scupteur d’ailleurs, découvreur d’auteurs français ou étrangers méconnus, d’Adamov à Schisgal et Mrozek, mais serviteur aussi de Claudel au côté d’Alain Cuny dans Tête d’or ou L’Echange. Désintéressé ou plutôt généreux, il est aussi l’un des plus secrets de nos comédiens actuels. Il nous raconte ses débuts alors qu’il n’était que lycéen, son amitié avec Roger Blin, les épopées du Théâtre de l’Œuvre, de Lutèce ou du Lucernaire ; sa célébrité soudaine grâce aux Tricheurs de Marcel Carné ; ses souvenirs de tournage avec Rosselini, Bunuel, Pasolini; son métier de récitant dans Le Martyre de saint Sébastien, Œdipus-Rex... Le paradoxe du comédien ne sera pas oublié : de Diderot à nos jours la réflexion n’est peut-être plus la même. Le délicat problème de la pédagogie sera aussi évoqué. Laurent Terzieff illustrera chacun de ses entretiens par une lecture d’un texte, Rilke, Milosz, Claudel, et il terminera la série par une scène du Bonnet de fou de Pirandello.

> Télécharger : un ; deux ; trois ; quatre ; cinq

11 novembre 2010

Alexander Kluge :: France Culture, Les Affinités électives, 6 novembre 2010



Par Francesca Isidori.

Alexander Kluge, né le 14 février 1932 à Halberstadt, en Saxe-Anhalt, est l'un des représentants majeurs du Nouveau Cinéma allemand des années 1960-70.

Élève du philosophe Adorno et avocat, Alexander Kluge a été l'assistant de Fritz Lang sur son film Le Tombeau hindou, puis a commencé en 1961 sa carrière de cinéaste. Signataire du manifeste d'Oberhausen, il a réalisé de nombreux documentaires et courts-métrages, ainsi que dix longs métrages jusqu'en 1986, parfois aidé du futur auteur de Heimat, Edgar Reitz. Sans avoir jamais arrêté de tourner des films, il se consacre également depuis à l'écriture.

Parmi ses films les plus récents (programmés en octobre 2010 au Centre Georges-Pompidou):
Nouvelles de l’antiquité idéologique. Marx-Eisenstein-Le Capital, 2008
Les Lacs sont des îles pour les poissons, 1988-2009
Mon siècle, mon animal, 2009
Des nouvelles du mille-pattes, 2009

En avril 2008 il a reçu le prix d'honneur du Deutscher Filmpreis pour ses mérites envers le cinéma allemand.

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> Site officiel (en allemand)
> Article sur AK par Michele Langford pour la revue Senses of cinema (en anglais)



Anita G. (Abschied von gestern), 1966.


Brutalität in Stein, 1961.

06 novembre 2010

Cendres | Samuel Becket, France Culture, Fictions/Perspectives contemporaines, 25 septembre 2010

Realisation : Jean-Jacques Vierne. Avec Delphine Seyrig (Ade), Roger Blin (Henry), Jean Martin (Maitre), Arielle Semenof (Addie).

Rediffusion du 5 mai 1966

« Jamais pensé à la technique du théâtre pour la radio, mais au plus profond de la nuit m'est venue une belle idée horrible pleine de roues qui grincent et de pieds qui traînent, d'essoufflements et de halètements qui pourraient - ou pas – aboutir ».

Avant La dernière bande, Beckett s'est lancé dans l'écriture d'une pièce radiophonique en anglais qu'il destine à Donald Mc Whinnie, metteur en scène mais qu'il a laissée de côté : Cendres, qu'il retravaille par la suite, sera adressée en 1959 à la BBC. Cette pièce sera sélectionnée par le jury de la RAI pour le prix Italia. Le succès de Cendres conduira la BBC et la radio française à lui passer deux nouvelles commandes radiophoniques : ce sera Paroles et musique (musique de John Beckett) et Cascando, sur une musique de Mihalovici (diffusé en France en 1963).

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04 novembre 2010

Dialogues avec Carlo Ginzburg | France Culture, Les Lundis de l'histoire, 1er novembre 2010



Par Roger Chartier.

A propos de :
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30 octobre 2010

FF Mister K | Julia Sysmäläinen



FF Mister K is a type family and the visualization of a personality. It is inspired by the unique handwriting of Austro-Hungarian writer Franz Kafka and one of the main characters of his novels. Mister K was born in Kafka’s novels … and today is leading his own life as a typeface.




(GIF animé : au besoin cliquer dessus pour qu'il se remue un peu)



> FF Mister K Pro : le site

> FF Mister K Pro @ FontShop

> FF Mister K: Franz Kafka's Pen (The Font Feed)


(GIF animé : un clic pour le secouer)

25 octobre 2010

Unter | Nils Frahm



Artist: Nils Frahm
Title: Unter
Length: 1’32’’
Director: Ralph Etter
Produced by: Ernoe Productions
Label: Erased Tapes Records
Year: 2010
Music written by: Nils Frahm
Copyright: © 2010 Erased Tapes Records.
Website: erasedtapes.com | nilsfrahm.de

24 octobre 2010

Montaigne, mon père et moi | Philippe Avron, France Culture, Fictions / drôles de drames, 9 octobre 2010



Avec Philippe Avron. Réalisation Catherine Lemire.

Le projet de cette émission est né d’une conversation à bâtons rompus avec Philippe Avron à la fin d’un enregistrement, à propos de projets, de rêves, d’envies qui nous trottaient par la tête. Philippe Avron, à ce moment-là, lisait et relisait Montaigne et jouait avec l’idée d’en créer un de ces spectacles où, seul en scène, il lançait les idées, les images, les questions comme les balles d’un jongleur. L’écouter citer, parler les mots de Montaigne si naturellement, cela me donnait le sentiment que ces mots-là venaient d’être écrits, que l’encre était encore fraîche.
Si ce n’avait été hors micro, si cette conversation joueuse et saugrenue avait été enregistrée, il y aurait eu là un matériau sonore inouï par la vitalité, la vivacité, l’allégresse dont il avait le secret. Un secret qu’il savait partager. Ce soir-là, le projet de donner à entendre, par la voix seule, une variante destinée à la radio a commencé à prendre corps, sur la promesse réciproque de se laisser la bride sur le cou.
Au cours des mois suivants, un spectacle s’élaborera avec la collaboration artistique du metteur en scène Alain Timar sous le titre Montaigne, Shakespeare, mon père et moi, spectacle qui fut présenté pendant le festival d’Avignon au théâtre des Halles.
Notre conversation s’était poursuivie parallèlement. Et en juin, avec Philippe Avron, nous avons enregistré pour France Culture Montaigne, mon père et moi - Pour un spectacle en devenir.

Catherine Lemire

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Le comédien Philippe Avron né le 18 septembre 1928 au Croisic, est décédé le 31 juillet 2010 à Paris. Découvrant le théâtre à Avignon en assistant à une représentation d’Antigone de Sophocle montée par Jean Vilar, il rejoint ensuite ce dernier et joue, entre 1960 et 1964, dans des pièces de Goldoni, de Lope de Vega, de Molière. Élève de Jacques Lecoq, pour lequel il témoignera toujours d’une grande admiration et dans l’école duquel il enseignera, il rencontre Claude Evrard. Philippe Avron écrit alors nombre de sketches humoristiques qu’ils jouent ensemble. Ce tandem, qui a d’abord tourné dans des cabarets parisiens, va connaître un grand succès dans les années 1970-1975, avec des passages à Bobino, à l’Olympia, sur le petit écran… Mais c’est en incarnant le Prince Mychkine de L’Idiot d’après Dostoïevski dans une adaptation et une mise en scène d’André Barsacq au théâtre de l’Atelier en 1965-66 qu’il connaît peut-être son plus important succès. Il reçut à cette occasion le prix du meilleur comédien qui préfigure le « Molière du meilleur one man show » qu’il obtiendra à deux reprises des années plus tard (en 1999 et 2002). Philippe Avron a été dirigé par les plus grands metteurs en scène (Peter Brook, Benno Besson, Roger Planchon…) Il a interprété quelques personnages majeurs du répertoire comme Hamlet, Sganarelle ou Don Juan.

18 octobre 2010

Rachel Grimes & Nils Frahm



Cellule 133a, Bruxelles, 16 septembre 2010 (Rhâââ Lovely Festival).

> Rachel Grimes
> Nils Frahm

Relire Robert Pingert avec Clément Rosset | Bibliothèque publique d'information, 25 mai 2009



« Par l'aisance et la spontanéité de son écriture, qui n'exclut naturellement pas le travail mais en efface les traces une fois l'œuvre réalisée, par la vigueur et la sûreté de sa force comique, qui semble n'être jamais cherchée mais toujours venir d'elle-même, Robert Pinget occupe une place à part, et une place éminente, dans ce qu'on a appelé naguère le « nouveau roman » et la « littérature de l'absurde ». Cette place éminente lui est aujourd'hui contestée. Quand on évoque la littérature française de la fin du siècle dernier, Pinget est généralement cité après une série de noms qui, dans la plupart des cas, sont loin de le valoir. La grande ombre de son ami Samuel Beckett lui a peut-être fait tort, tout comme la gloire de Haydn a souffert du voisinage de Mozart. Mais, si l'on peut trouver quelques traits communs à l'écriture de Haydn et à celle de Mozart, je n'en trouve personnellement aucun qui rapproche l'œuvre de Beckett de celle de Pinget. »
Clément Rosset

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> Robert Pinget interviewé par Pierre Dumayet en 1965 à propos de Quelqu'un (INA).

16 octobre 2010

Les hommes du plomb | France Culture, La Parole à l'oeuvre, 11 et 12 août 2010

Les hommes du plomb 1 : Le secret de la fabrication

Portrait de Jean Chicandre, typographe-pressier de Besançon, grand spécialiste des colophons, ayant débuté le métier à 14 ans dans l'imprimerie familiale qui a évolué vers la photocomposition et l'offset. Aujourd'hui à la retraite, il imprime des ouvrages de bibliophilie sur de vieilles presses à main, choisissant soigneusement son papier, ses caractères, très attentif à la mise en page.
Avec : Pierre Margada, imprimeur et éditeur belge, Gérard Banchard, chancelier des Rencontres de Lures, Jean Hofer, typographe imprimeur d'art.

Les hommes du plomb 2 : Itinéraires typographiques

L'univers de la typographie est un univers à part, qui a ses rites, ses mythes, ses secrets et qui nécessite un long apprentissage.
Visite de l'atelier de Guy Levis Mano(document d'archives INA, 1973).
Avec : Peter Keller, directeur de l'ANCT (Atelier National de Création Typographique), Christian Paput, graveur de poinçons à l'Imprimerie Nationale, Jean-Jacques Aisenman, ancien typo presse, Mauricette Augros, ancienne typo presse, Robert Lévy, ancien typo presse.

Les hommes du plomb 3 : L'esprit de corps

L'univers de la presse avant la grande mutation technologique et le passage à l'impression offset (dans les années 70-80). Les traditions, le caractère du typographe, l'esprit de corporation, la mythologie, l'ambiance de l'atelier , le syndicalisme, l'histoire des travailleurs du livre, l'évolution de la pensée avec l'évolution des techniques d'imprimerie depuis Gutenberg.
Avec : Jean-Jacques Aisenman, Mauricette Augros, Robert Lévy, anciens typo presse
Extrait du film documentaire de la Vidéothèque de la Ville de Paris : Le monde du plomb, d'Hervé Lachize.

Les hommes du plomb 4 : Mort ou reconnaissance de la typographie ?

Pour certains la pensée typographique ne peut pas exister sans le plomb, sur écran. Pour d'autres la technique typographique, avec ses règles et ses usages codifiés, est en train de gagner la bataille de l'ordinateur.

> Télécharger 1 et 2
> Télécharger 2 et 3

15 octobre 2010

Khebar ; Kisofim ; Gevurah | John Zorn & Bar Kokhba







Marc Ribot : guitar ; Cyro Baptista : percussion ; Mark Feldman : violin ; Erik Friedlander : cello ; Greg Cohen : bass ; Joey Baron : drums.

Quelque chose de Sarajevo | France Culture, Surpris par la nuit, 6, 7 et 8 janvier 2009



Par Ossian Perez. Réalisation Anne Franchini.

Milomir Kovacevic est photographe. Il a grandi à Sarajevo et a photographié sa ville sous tous ses aspects avant la guerre, puis lors du siège où il prend près de 30 000 photographies. Il a quitté Sarajevo pour Paris seulement à la fin du conflit, en 1995, et n'y est pas retourné depuis. Rejoignant des Sarajeviens déjà exilés, un projet a mûri avec eux. Que reste-t-il ? Quelle est leur mémoire de la ville ?
Il a demandé à chacun de lui confier un objet qui lui est cher et qui lui rappelle sa vie à Sarajevo : violon, valise, foulard, chaussures d'enfants, photos de mariage, clés d'une maison... Il les a photographiés en noir et blanc, de la manière la plus simple. Chacun a écrit quelques lignes pour accompagner la photo et chacun a signé en bas. 50, 100, puis 150, enfin presque 200 objets témoignent d'une histoire personnelle et collective à la fois. Pour ceux qui ont connu des ruptures, pour qui se souvenir est difficile, ceux qui se passeraient bien de nostalgie, le chemin de la mémoire, ce chemin de soi à soi est un parcours plein d'embûches où on ne se lance qu'avec prudence. Quand les destins ont croisé des accélérations brutales, des départs comme ceux qu'ordonnent la guerre, comment s'y prend-on ?
Doucement, Milomir Kovacevic a tiré par la manche ses amis, puis d'autres Sarajeviens de Paris, il a tiré de sa chambre obscure des objets à remonter le temps; petites barques sur une mer impossible.
Après plusieurs expositions à Paris (Galerie « Fait et Cause », rue Quincampoix, Librairie « Comme un Roman », rue de Bretagne, « association Paris-Sarajevo », rue de Saintonge), nous retournons avec Milomir, ses photos et les récits de chacun à Sarajevo, à la Galerie Nationale de Bosnie-Hézergovine et à l'Atelier Zec.
Un beau livre est sorti aux éditions Qupé relatant ce travail. Mais l'aventure continue et une toile se tisse. Il y a toujours quelqu'un, quelque part, car les exilés de Sarajevo sont sur tous les continents. Ce sont à présent les gens et leurs objets qui viennent à Milomir pour mêler leurs histoires et dresser un portrait intime de Sarajevo.

Avec : Milomir Kovacevic, dit Strasni, photographe, Sanja Cindric, journaliste, Milana Cindric, architecte, Damir Huseinovic, décorateur, Jasna Samic, écrivain, Sadjida Jerlagic, journaliste, Dragan Urlic, musicien, Biljana Vrhovac, réalisatrice, Toto de Sarajevo, Jevad Sabljakovic, journaliste, Samir Hadzibajric, Sibila et sa fille, Sanja Bilanovic.

1. Milomir et les exilés de Paris.
2. Les objets ou le cœur invisible (manquant)
3. Le voyage de Sarajevo

> Le site de Milomir Kovacevic

09 octobre 2010

08 octobre 2010

Frédéric Lordon :: Capitalisme, désir et servitude | France Culture, La Suite dans les idées, 2 octobre 2010


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> Capitalisme, désir et servitude, éditions de La Fabrique, 2010.

Comment un certain désir s’y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C’est le problème de ce qu’on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d’enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l’enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d’affects qui pouvaient s’y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c’est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s’en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L’enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés.
Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l’occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d’aliénation, d’exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.

Frédéric Lordon
Directeur de recherche au CNRS, il travaille au développement d’une économie politique spinoziste (L’intérêt souverain, 2006 ; Spinoza et les sciences sociales, 2008) et sur les crises du capitalisme financier (Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, 2008 ; La crise de trop, 2009).

Un précédent passage de Frédéric Lordon dans l'émission La Suite dans les idées (25/03/2008), en compagnie d'Yves Citton, pour Spinoza et les sciences sociales, éditions Amsterdam, 2008.

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07 octobre 2010

Dying on the Vine | John Cale



Fragments of a Rainy Season, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 1992.


I've been chasing ghosts and I don't like it
I wish someone would show me where to draw the line
I'd lay down my sword if you would take it
And tell everyone back home I'm doing fine

I was with you down in Acapulco
Trading clothing for some wine
Smelling like an old adobe woman
Or a William Burroughs playing for lost time

I was thinking about my mother
I was thinking about what's mine
I was living my life like a hollywood
But I was dying on the vine

Who could sleep through all that noisy chatter
The troops, the celebrations in the sun
The authorities say my papers are all in order
And if I wasn't such a coward I would run

I'll see you me when all the shooting's over
Meet me on the other side of town
Yes, you can bring all your friends along for protection
It's always nice to have them hanging around

I was thinking about my mother
I was thinking about what's mine
I was living my life like a hollywood
But I was dying, dying on the vine

01 octobre 2010

L'Individu au 21e siècle | Nicolas Grimaldi, revue Sens Public

Si diverses que puissent être les aptitudes par lesquelles tout individu se distingue d'un autre en naissant, son comportement est aussi déterminé par son milieu biologique qu'il est uniformisé par son milieu social. La Recherche du temps perdu a fort bien montré qu'aucun individu, même le plus génial, n'échappe à son milieu. Si novateurs que soient sa sonate et son septuor, Vinteuil reste dans ses sentiments et ses attitudes un petit bourgeois de Combray, conventionnel, craintif et puritain. Même en s'encanaillant chez Jupien, Charlus ne peut cesser d'être le grand seigneur qui croit honorer Mme Verdurin en invitant ses propres amies à applaudir chez elle le talent de son gigolo. Même dans le lit de Charlus ou du prince de Guermantes, Morel reste d'autant plus le fils d'un valet de chambre qu'il est plus constamment obsédé de ne pas le laisser soupçonner. Quoique Swann eût été un des familiers de la reine de Grèce et du prince de Galles, Odette s'éblouit de recevoir le directeur de cabinet d'un ministre des Postes. A l'inverse, devenue l'amie de Rachel, la duchesse de Guermantes aura changé de personnalité en changeant de milieu. Mais le milieu par lequel se détermine et se caractérise une individualité peut être aussi imaginaire et culturel qu'il peut être physique et géographique. Ainsi la grand-mère du narrateur a-t-elle son véritable milieu dans la compagnie de Mme de Sévigné et de Mme de Beausergent. Ce sont leurs attitudes, leurs réactions, leur sensibilité qui inspirent en effet et modèlent les siennes. Ses comportements, ses sentiments, ses jugements sont inséparables des leurs. Aussi comprend-on qu'il n'a jamais suffi de vivre à la même époque pour être contemporains. Pas plus qu'une paysanne des Pouilles entretenant son feu de tourbe n'était en 1913 la contemporaine de Misia Sert se rendant à la première du Sacre, pas plus un nomade mongol ou un berger andin du 21e siècle n'ont chance d'être contemporains d'un sénateur à Washington ou d'un trader londonien. Sans doute pourraient-ils lire le même journal ou prendre le même avion ; mais, précisément parce qu’ils n'appartiennent pas au même milieu, ils ne le feront pas. Le milieu fait l'individu.

Or les différents régimes politiques constituent autant de milieux différents, auxquels les individus ne peuvent s'adapter qu'en tâchant de s'y conformer. Jusque dans les tyrannies les plus implacables et les plus tatillonnes, toutefois, on a vu des individus refuser de se soumettre. Quoique leur milieu pût à tout moment les supprimer, il ne pouvait pas les réduire. Ce sont les dissidents. Comment serait-ce possible s'il n'y avait dans l'individu une capacité d'initiative et de résistance qui le rend irréductible à son milieu et inassimilable à tous les autres ?

Fondées sur l’égalité théorique des citoyens entre eux, les démocraties offrent théoriquement à tous leurs membres des chances égales d'accéder à toutes les charges. Que chacun y délègue au plus apte la sauvegarde d'intérêts communs, cela a certes pu se concevoir en des villages ou en de minuscules vallées où chacun connaît tous les autres. Comment cela se pourrait-il imaginer de vastes populations, et moins encore de nations où ce sont des partis qui désignent les candidats chargés de les représenter dans les diverses élections ? Connus des chefs de parti, ces candidats sont généralement inconnus de leurs électeurs. On y est donc appelé à voter bien moins pour un individu que pour une entité ou une abstraction, qu'il s'agisse d'une doctrine ou d'un parti. Le régime représentatif ayant délégué à une oligarchie plus ou moins durable le soin des affaires communes, chacun n'y a plus souci que des siennes. Aussi l'individualisme est-il la première conséquence de ce type de démocratie. N'ayant accès aux affaires que pour en être aussitôt déchargé, chacun n'a plus d'autre intérêt que le sien. « Cet individualisme, dit Tocqueville, est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis. » Rien de moins épique ni républicain, en ce sens, qu'une démocratie. Aussi Tocqueville avait-il noté que si « l'individualisme ne tarit d'abord que la source des vertus publiques, à la longue il attaque et détruit toutes les autres. »

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30 septembre 2010

Wilebaldo Solano (1916-2010)


Andreu Nin & Willebaldo Solano

> Sur le site du Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

Notre camarade Wilebaldo Solano est mort à l'âge de 94 ans à Barcelone, la ville catalane qui fut le cœur de la révolution dans la guerre d'Espagne. Lorsque le général fasciste Franco prend la tête de la sédition militaire contre la République espagnole en 1936, Wilebaldo a 20 ans et se lance comme des milliers de jeunes de son âge à l'assaut des étoiles, cherchant à faire triompher la révolution socialiste tout en assumant les tâches périlleuses qu'imposait la lutte contre la montée du fascisme. Militant du POUM, le Parti ouvrier d'unification marxiste, il prend la tête des jeunesses de ce parti, les jeunesses communistes ibériques, et revendique un socialisme révolutionnaire antibureaucratique et antistalinien.
Wilebaldo, comme tous les militants du POUM ont fait face avec courage aux troupes de Franco, tout en sachant que les staliniens constituaient une autre redoutable menace dans leur dos. De nombreux militants du Poum ont été assassinés par les partisans de Moscou, au premier rang desquels, la principale figure de ce parti, Andreu Nin, enlevé, torturé puis assassiné. Cette tragédie racontée de façon inoubliable par Geaorges Orwell dans Hommage à la Catalogne est aussi le fil conducteur de Tierra y Libertad, de Ken Loach, un film dans lequel se reconnaissait Wilebaldo Solano et qui lui avait donné l'occasion de participer à de nombreux débats.
Wilebaldo a lui aussi échappé à un attentat en 1937 avant d'être arrêté puis emprisonné en 1938. Il s évade début 39 avant d'être livré aux franquistes et rejoint en France Daniel Guerin, Marceau Pivert et Victor Serge. Loin de baisser les bras, Wilebaldo continue à se battre et il est arrêté en 41 par les autorités vichystes pour n'être libéré qu'en 1944 par la Résistance. En 1947, à Paris Wilebaldo Solano reconstitue le POUM pour poursuivre à la fois la lutte contre le franquisme et celle pour la révolution socialiste.
Wilebaldo n'a cessé de voyager pour témoigner mais aussi pour transmettre. Il avait les yeux tournés vers un avenir qu'il espérait débarrassé de la barbarie, de l'injustice, de l'exploitation, de l'oppression. Son infatigable engagement n'est pas vain. Enfants et petits enfants du POUM sont là pour continuer le combat.
Companero Solano ? Presente !

Fred Borras

> Communiqué de la Fondation Andreu Nin (Fundación Andreu Nin)

Fallecimiento de Wilebaldo Solano

El secretario general de la Juventud Comunista Ibérica y del POUM, y presidente de honor de la Fundación Andreu Nin, Wilebaldo Solano, ha fallecido el día 7 de septiembre de 2010, a las 13.30 horas, en el Hospital Clínic de Barcelona, a la edad de 94 años. El jueves 9 de septiembre de 2010, a las 15.45 horas, tuvo lugar una ceremonia de homenaje en el Tanatorio de Les Corts de Barcelona a la cual asistieron más de 200 personas, con una amplia y plural representación de la izquierda catalana. El acto incluyó la proyección de un videoclip sobre Wilebaldo Solano extraido del filme Doblemente olvidados (Jordi Gordon, 2009) e intervenciones de Pelai Pagès, Pepe Gutiérrez-Álvarez y Enrique del Olmo.
Seguidamente se procedió a su entierro en el cementerio de Sarriá. La Fundación Andreu Nin agradece todas las muestras de condolencia que se están recibiendo a título individual o colectivo. Se han recibido mensajes de condolencia de representantes, entre otras, de las siguientes fuerzas políticas y asociaciones: PSC, PSOE (Leire Pajín), IUiA, IU (Gaspar Llamazares), ICV, POR, Izquierda Anticapitalista, En Lucha, POSI, Revolta Global, Socialismo Libertario, Trasversales,Ágora Socialista,etc. Asimismo se han recibido numerosos mensajes internacionales procedentes, entre otros países, de Francia, Portugal, Suiza, Italia, Rusia, Argentina, Uruguay, Brasil, México,etc. Asimismo en la prensa nacional e internacional ha tenido un notable eco el fallecimiento de Wilebaldo Solano, debiendo destacarse el extenso tratamiento dedicado por el diario Le Monde. En la página web de la Fundación Andreu Nin se están recogiendo textos de recuerdo sobre Wilebaldo Solano y en ella están disponibles numerosos textos suyos.

* * *

Nota biográfica sobre Wilebaldo Solano (Fundación Andreu Nin)

Wilebaldo solano nació en Burgos el 7 de julio de 1916. Terminó los estudios secundarios en el Instituto Balmes (Barcelona). A la caída de la dictadura de Primo de Rivera fue uno de los organizadores de la primera agrupación de estudiantes de Bachillerato y, más tarde, uno de los fundadores de la Federación Nacional de estudiantes de Cataluña. Estudió medicina en la Universidad Autónoma de Barcelona y fue discípulo de August Pi i Sunyer y de Josep Trueta. En 1932 se incorpora a las Juventudes del BOC y animó la Asociación de Estudiantes Revolucionarios de Barcelona. Siendo miembro del Comité Ejecutivo de las Juventudes del BOC, comenzó a trabajar como periodista en 1934, en Adelante, diario dirigido por Joaquín Maurín. Participo en los hechos de Octubre de de 1934 como miembro del Comité de la Alianza Juvenil de Cataluña.
A principios de septiembre de 1935, fue elegido secretario general de la Juventud Comunista Ibérica en una conferencia general celebrada en Barcelona, tras una estancia en Valencia como delegado del C.E. del POUM en el País valenciano, donde fundo el semanario El Comunista. Durante la Revolución y la guerra civil representó a la JCI en el Comité Ejecutivo del POUM y dirigió el semanario Juventud Comunista. Fue uno de los promotores del Frente de la Juventud Revolucionaria, formado en 1937 por la JCI, las Juventudes Libertarias y otras agrupaciones juveniles. En Noviembre de 1936 fue elegido, en una conferencia celebrada en Bruselas, secretario general del Buró Internacional de las Juventudes Socialistas Revolucionarias, en el que figuraban organizaciones de jóvenes de Inglaterra, Alemania, Italia, Suecia, Grecia y otros países de Europa. Escapó al golpe policiaco stalinista del 16 de junio de 1937 contra el POUM. Con Molins i Fábrega, Gironella, Josep Rodes y Joan Farré Gassó constituyó el segundo Comité Ejecutivo del POUM, organismo que organizó en condiciones muy difíciles la resistencia a la represión contra el POUM y la campaña internacional en favor de Andreu Nin y los demás dirigentes encarcelados. Durante ese período, dirigió el semanario clandestino Juventud Obrera. Fue detenido en abril de 1938 y encarcelado en la Prisión del Estado de Barcelona (ex-convento de Deu y Mata) con los demás dirigentes del POUM (Andrade, Gorkin, David Rey, Gironella). Fue incluido, con Rodes, farré y otros, en el segundo proceso del POUM, que no llegó a celebrarse a causa de la caída de Barcelona. Evacuado a la prisión de Cadaqués con los otros dirigentes del POUM, pasó a Francia en febrero de 1939. Vivió unos meses en París y en Chartres, en residencia vigilada,, y formó parte del CE del POUM que trató de reorganizar el partido en el exilio y en España, y mantener las relaciones con las organizaciones afines de Francia y otros países de Europa y América. Detenido en Montauban en febrero de 1941, fue juzgado y condenado a 20 años de trabajos forzados por un tribunal francés al servicio de los nazis. Fue liberado el 19 de julio de 1944 tras el asalto al presidio de Eysses efectuado por un grupo de guerrilleros de la Resistencia francesa. Permaneció en el maquis que le liberó hasta que pudo organizar, con militantes de la CNT y del POUM, una unidad de guerrilleros españoles, el Batallón Libertad. Pidió y obtuvo la desmovilización en abril de 1945 para consagrarse a la reorganización del POUM y a la publicación de La Batalla .
En 1947, tras un viaje clandestino a Madrid y Cataluña, fue elegido secretario general del POUM en una conferencia general del partido celebrada en Toulouse (Francia), con representantes de la organización ilegal española y de los grupos del exilio en Francia, Africa del Norte y América Latina.
En su largo exilio en Francia, además de dirigir La Batalla, considerada como una de las mejores publicaciones españolas de la emigración, Solano fundó y animó Tribuna Socialista en 1960, revista que alcanzó una notable difusión en España en una época en que la resistencia a la dictadura franquista cobró un nuevo auge esperanzador. Por lo demas, Solano participó en numerosas actividades internacionales y, en particular, en la creación del Movimiento por los Estados Unidos Socialistas de Europa, una de las primeras organizaciones europeistas después de la guerra, y del Congreso de los Pueblos contra el imperialismo, en el que se agruparon la mayor parte de los movimientos de emancipación nacional de Africa y de Asia .El POUM estuvo en primera línea con esos movimientos, aumentando así su prestigio en el movimiento anticolonial.
Profesionalmente, trabajó en la Agencia France Presse entre 1953 y 1981. Fue jefe del Servicio Features en lengua española. En 1975-76, cuando se produjo la crisis del POUM, se opuso a la disolución del partido y al ingreso en la socialdemocracia. Animó Tribuna Socialista como revista del POUM y se pronunció por el reagrupamiento de los grupos que se inspiraban en el marxismo revolucionario.
Solano es autor de una biografía de Nin, de una historia de la JCI y de numeroso ensayos sobre el POUM, el exilio español en Francia y los problemas que plantea el naufragio de la URSS y el desmoronamiento del stalinismo, colaborando intensamente en la preparación y la realización de films como Tierra y Libertad de Ken Loach, Operación Nikolai (investigación en Moscú sobre el asesinato de Nín) y La Esperanza como memoria de Jorge Amat. Ha colaborado en numerosas publicaciones de España y de Francia. A finales de 1999 apareció su libro El POUM en la Historia. Andreu Nin y la Revolución española, Ed. Libros de la Catarata y Fundación Andreu Nin, Madrid, 1999.
Desde mediados de los años 80, fue uno de los fundadores y animadores de la Fundación Andreu Nin, que se fijó como objetivo la rehabilitación total del eminente revolucionario y la aclaración definitiva de su secuestro y asesinato, al propio tiempo que la defensa del socialismo revolucionario y el diálogo con todas las tendencias del movimiento obrero.
En octubre de 2006 fue objeto de un homenaje en el Congreso de los Diputados al que se adhirieron y en el que participaron las principales organizaciones de la izquierda parlamentaria (PSOE, IU, ERC).
Wilebaldo Solano falleció en Barcelona el 7 de septiembre de 2010 a los 94 años de edad.

Bibliografía
  • Andreu Nin, ensayo biográfico (1970). Este ensayo se publicó como introducción al libro Els Moviments d'emancipació nacional por Ediciones Catalanas de París. Editado como folleto en castellano, catalán, francés e inglés (The life of Andres Nin, Ediciones del ILP, Leeds 1974). La última edición de este texto, acompañada de otros trabajos suyos sobre Nin es Biografía breve de Andreu Nin (Sepha, 2006).
  • La Révolution espagnole, por Pierre Broué, Wilebaldo Solano y Gérard Bloch. Etudes Marxistes, París, 1969.
  • Dialegs a Barcelona, Wilebaldo Solano-Llibert Ferrí, Ayuntamiento de Barcelona,1994.
  • El POUM en la Historia. Andreu Nin y la Revolución española , Ed. Libros de la Catarata y Fundación Andreu Nin, Madrid, 1999.
  • Le POUM: Révolution dans la guerre d'Espagne, Syllepse, Paris, 2002

Matthew Carter :: 2010 MacArthur Fellow



> MacArthur Foundation

Matthew Carter is a master type designer who crafts letterforms of unequaled elegance and precision for a seemingly limitless range of applications and media. Throughout his career, which spans the migration of text from the printed page to the computer screen, he has pursued typographic solutions for the rapidly changing landscape of text-based communications. He has cut metal letterforms by hand in the manner invented over four centuries ago, created enduring works for machine- and phototypesetting, and produced many of the world’s most widely used digital fonts. To date, Carter has designed over 60 typeface families and over 250 individual fonts reflecting a staggering variety of styles, including revivals of classic type as well as eccentric, expressive, and experimental forms. In settings both specialized and everyday—from art museums to newspapers, works of classical scholarship to websites—his typefaces are read wherever the Latin alphabet is in use and are also employed extensively in languages based in Greek and Cyrillic alphabets. His recent work has focused on developing highly legible fonts for computer screens, including the small screens of low-resolution, handheld devices. While bringing a deep knowledge of the history of his art form to bear on each new project, Carter continues to respond to a stream of new developments in communication technology with a thoroughly modern sensibility.

Matthew Carter is a principal of Carter and Cone Type, Inc., which he co-founded with Cherie Cone in 1991. He trained as a punchcutter at Enschedé and Zonen type foundry (the Netherlands), was a designer at Mergenthaler Linotype (1965–1981), and was co-founder of Bitstream, Inc. (1981–1991), the world’s first independent digital type foundry. Since 1976, he has been a senior critic at the Yale University School of Art.