03 septembre 2011
Diogène de Sinope, le chien royal (~ 413 à ~ 327) | France Culture, Une vie, une œuvre, 20 février 2011
Christer Strömholm, Arles, 1949.
Par Françoise Estèbe et Dominique Costa.
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A une époque où Platon puis Aristote règnent en maîtres sur la pensée athénienne, voici que surgit Diogène, l’exilé de Sinope, qui revendique le chien comme emblème philosophique. Il sera « le chien royal », après Antisthène, « le vrai chien », que l’on considère comme le père fondateur de l’école cynique. Diogène crée le personnage du philosophe vagabond, barbe hirsute, manteau de bure, besace et bâton dont il fera grand usage pour convertir ses contemporains à la philosophie, la sienne. Vivant dans une jarre à proximité de l’Agora, interpellant les passants au hasard des rencontres, les raillant et les fustigeant de ses féroces jeux de langage – le rire est sa méthode – il engage ses congénères à vivre selon les lois de la nature. Faisant fi des tabous, des illusions et de toutes les conventions sociales, de provocations en provocations, Diogène vit comme un chien, mangeant au creux de ses mains, pissant et crachant sur les puissants, se masturbant sur la place publique... Sa théâtralité fait scandale et perturbe, par un renversement absolu des valeurs, la bonne conscience de ses contemporains et l’ordre de la cité. On l’a beaucoup caricaturé, mais Diogène le subversif intempestif est un penseur qui exprime avec radicalité une vision du monde et une pensée philosophique. Diogène, une philosophie en actes...
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