12 mai 2009

Alfred Döblin Platz | France Culture, Surpris par la nuit, 5-8 mai 2009



Par Christine Lecerf. Réalisation Anne Franchini.

Enregistrée entre Paris et Berlin, élaborée à partir d’archives inédites d’Alfred Döblin et rassemblant les témoignages de plus d’une vingtaine de lecteurs et chercheurs passionnés (traducteurs, éditeurs, écrivains, acteurs, médecins…), cette série en quatre parties intitulée ALFRED DÖBLIN PLATZ / PLACE ALFRED DÖBLIN (1878-1957) dessine les contours d’une destinée artistique et intellectuelle emblématique d’un siècle, dont l’œuvre a su magnifiquement assembler les lambeaux.

> Première partie : De père en fils (télécharger)

Du cimetière du petit village d’Housseras dans les Vosges à celui de Weissensee, à l’est de Berlin, qui est l’un des plus vastes cimetières juifs d’Europe, cette première partie épouse les gouffres et les silences d’une destin marqué par la fuite du père, Max Döblin, et la mort du fils, Wolgang Döblin. Né en 1878, à Stettin, Döblin doit quitter Berlin en 1933. Naturalisé français en 1936, il se convertit au catholicisme en 1941 à Hollywood. Il meurt en 1957, pauvre et malade dans un hôpital psychiatrique, près de Freiburg. Il est enterré à Housseras, aux côtés de son fils, Wolfgang Döblin, mathématicien de génie, soldat de l’armée française qui s’est suicidé en 1940 pour ne pas tomber entre les mains des allemands.
Les fils de l’écrivain témoignent : Claude Döblin puise dans ses souvenirs, Stephan Döblin commente des photographies. L’écrivain biographe, Marc Petit, raconte ses trouvailles réelles et inventées. L’ancien instituteur d’Housseras ouvre ses vieux cartons. Peu à peu se dégage l’image d’un homme extraordinairement complexe, miné par le tourment, rattrapé par l’humour et sauvé par l’écriture.

Avec :
Stephan Döblin, fils de l’écrivain (Paris)
Marc Petit, germaniste, auteur de L’équation de Kolgomoroff, Gallimard, 2005 (Paris)
Gabriel Simon, ancien instituteur, (Housseras)
Gesine Bey, germaniste, (Berlin)
Claude Döblin, archive Jürgen Ellinghaus, 2005.

Extraits lus d’Alfred Döblin : Hamlet ou la longue nuit prend fin, Fayard, 1998.

> Deuxième partie : Peinture et ciseaux (télécharger)

La parution de Berlin Alexanderplatz dans une toute nouvelle traduction française est l’occasion de remonter aux sources de l’écriture de ce grand livre « mégaphone ». Contemporain de tous les grands bouleversements qui modelèrent le XXe siècle – vitesse, cinéma, grande ville, massification, révolution et totalitarisme -, Alfred Döblin a ausculté son époque avec le double regard de l’homme de sciences et de l’artiste. Stimulé par l’avant-garde picturale et architecturale berlinoise, Döblin n’a pas seulement fait entrer la rue dans la littérature, il en a également profondément renouvelé les formes narratives. « Le roman est une affaire dépassée », déclarait Döblin en 1931.
Chaque voix, qu’elle soit celle du traducteur, de l’acteur, de l’écrivain ou du spécialiste, fait entendre cette singulière hétérogénéité d’une œuvre composée à partir de fragments sonores et textuels (du slogan publicitaire au mot d’ordre politique en passant par le dialecte berlinois, des fragments de la bible, des lambeaux de Kleist jusqu’au billet de métro collé à même la page) : l’œuvre d’Alfred Döblin se regarde finalement comme un tableau de Georg Grosz ou un collage de Schwitters et s’écoute comme une bande-son.

Avec :
Olivier Le Lay, traducteur de Berlin Alexanderplatz, Gallimard, 2009. (Paris)
Jacqueline Chambon, éditrice de Pas de pardon, 1999. (Paris)
Philippe Chardin, professeur de littérature comparée. (Paris)
Stephan Döblin, fils de l’écrivain. (Paris)
Manfred Flügge, spécialiste de l’exil. (Berlin)
Reinhard Jirgl, écrivain, lauréat du Prix Alfred Döblin. (Berlin)
Jean-Pierre Lefevbre, germaniste, professeur à l’ENS. (Paris)
Jean-Pierre Morel, professeur de littérature comparée. (Paris)
Marc Petit, germaniste. (Paris)
Lionel Richard, professeur de littérature comparée, auteur de Expressionnistes allemands - Panorama bilingue d'une génération, Complexe, 2001. (Paris)
Gabriele Sander, Présidente de l’Internationale Alfred Döblin-Gesellschaft, auteur de Alfred Döblin, Reclam, 2001. (Wuppertal)
Hanna Schygulla, actrice, notamment dans Berlin Alexanderplatz de R.W. Fassbinder, Carlotta, 1979/80. (Paris)
Michel Vanoosthuyse, spécialiste de Döblin, auteur de Alfred Döblin, Théorie et pratique de l'oeuvre épique, Belin, 2005. (Paris)

> Troisième partie : Crime et châtiment (télécharger)

A l’heure où Berlin, nouvelle capitale, et l’Alexanderplatz adoptent un nouveau visage, cette troisième partie poursuit l’exploration du roman de Döblin sous l’angle plus particulier du « héros döblinien ». Qui est ce Franz Biberkopf ? Et que lui arrive-t-il sur l’Alexanderplatz ? Nourri par les études psychopathologiques du jeune Döblin, alors étudiant en médecine, puis de sa longue expérience de médecin des pauvres, à l’Est de Berlin, ainsi que de ses innombrables lectures, le héros döblinien est une formidable « sonde », un détecteur diabolique de sons et d’images, figure à la fois et symétrique et inversée de son auteur : « Il n’y a pas d’artiste qui ne porte sur lui les traits de la maladie et du crime ».
Traducteur, médecin, universitaire, écrivain ou acteur, chacun visite à sa manière les neuf livres de cette grande épopée moderne.

Avec :
Philippe Chardin, professeur de littérature comparée. (Paris)
Günther Lamprecht, acteur, notamment dans Berlin Alexanderplatz de R.W.Fassbinder, Carlotta, 1979/80. (Berlin)
Jean-Pierre Lefevbre, germaniste, professeur à l’ENS. (Paris)
Olivier Le Lay, traducteur de Berlin Alexanderplatz, Gallimard, 2009. (Paris)
Harald Loch, critique littéraire. (Berlin)
Jean-Pierre Morel, professeur de littérature comparée. (Paris)
Klaus Jürgen Neumärker, professeur en médecine. (Berlin)
Christin Niemeyer, étudiante. (Berlin)
Marc Petit, germaniste. (Paris)
Lionel Richard, professeur de littérature comparée. (Paris)
Gabriele Sander, germaniste. (Wuppertal)
Michel Vanoosthuyse, spécialiste de Döblin. (Paris)

Textes lus d’Alfred Döblin : « La danseuse et le corps », in L’Assassinat d’une renoncule, Rivages, 1990. Berlin Alexanderplatz, traduction d’Olivier Le Lay, Gallimard, 2009.
Extraits sonores de films : Phil Jutzi, scénario d’Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz, Arthaus, 1931. Rainer Werner Fassbinder, Berlin Alexanderplatz, Carlotta, 1979-80.

> Quatrième partie : Entre ciel et terre (télécharger)

« C’est une honte pour la littérature (...) C’est comme si Alfred Döblin n’était jamais rentré d’exil », s’indignait Günter Grass, fondateur du Prix Alfred Döblin, à la fin des années 90. Cette quatrième et dernière partie revient sur les différents voyages qui ont ponctué la vie d’Alfred Döblin : son départ de Stettin pour Berlin, à l’âge de 10 ans, son voyage en Pologne, en 1924, et son interminable exil, entamé à partir de 1933, qui le conduisit de Berlin en Suisse, et de France en Amérique. Cette rupture de civilisation que fut le nazisme rendra impossible tout retour à un « chez-soi » pour Döblin. Naturalisé français, en 1936, puis converti au catholicisme, en 1941, à Hollywood, ce médecin d’origine juive est très longtemps resté banni de la mémoire allemande. Mais le voyage le plus déterminant est sans doute celui que l’écrivain ne cessa d’entreprendre avec son œuvre. Toujours recommencée, conçue comme un défi en terre inconnue, l’œuvre de Döblin s’apparente à de grands bois (Arno Schmidt), voire à une immense forêt vierge.
De continents réels en territoires inventés, historiens, biographes et écrivains ont accepté de suivre cet exilé perpétuel dans ses pérégrinations les plus risquées et les plus inattendues.

Avec :
Pierre Birnbaum, spécialiste de l’histoire du judaïsme, auteur de Géographie de l’espoir, Gallimard, 2004. (Paris)
Stephan Döblin, fils de l’écrivain. (Paris)
Manfred Flügge, spécialiste de l’exil. (Berlin)
Jörg Fessmann, directeur de la section Littérature, Académie des arts de Berlin. (Berlin)
Günter Grass, écrivain, fondateur du Prix Alfred Döblin, archive Arte, 1996.
Yasmin Hoffmann, traductrice de Novembre 1918, une révolution allemande, tomes 1 (2008), 2 et 3 (2009), Agone. (Paris)
Jean-Pierre Lefebvre, germaniste, professeur à l’ENS. (Paris)
Marc Petit, germaniste. (Paris)
Jean-Jacques Pollet, germaniste. (Rouen)
Lionel Richard, professeur de littérature comparée. (Paris)
Peter Rühmkorf, écrivain, archive Arte, 1996.
Gabriele Sander, germaniste. (Wuppertal)
Ingo Schulze, écrivain, lauréat du Prix Alfred Döblin. (Berlin)
Michel Vanoosthuyse, spécialiste de Döblin. (Paris)

Texte lu d’Alfred Döblin : Voyage Babylonien, traduction de Michel Vanoosthuyse, Gallimard, L’Imaginaire, 2007.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le lien pour le premier épisode est mort. Y a t-il une chance de remise en ligne?

Merci

jaeger gracchus a dit…

Le fichier avait disparu. Bizarre. C'est réparé. Merci de me l'avoir signalé.

Anonyme a dit…

Merci beaucoup!!