« (…) Hantés pareillement par une pensée de la mort, tous se présentent comme héritiers de l'Internationale situationniste, tous se pensent, sans l'avouer explicitement, l'avant-garde de la critique sociale, quand ils n'en sont jamais que le produit décomposé. Le mélange confus de propos critiques sur la vie moderne et d'ambitions strictement littéraires nourrit alors une rhétorique d'ensemble principalement destinée à édifier un public acquis d'avance. Il en ressort un ésotérisme nouveau, difficilement accessible en tout cas aux «non-initiés». Nous ne parlons même pas des contradictions flagrantes qui peuvent apparaître d'une phrase à l'autre et qui rendent la lecture déconcertante. Il faut croire qu'il y a là des vertus qui nous rappellent fort d'autres opiums. Nous préférons néanmoins d'autres ivresses. Il n'en reste pas moins que cette confusion des genres, exigeant la subordination de la critique sociale révolutionnaire à de pauvres prétentions esthétiques, montre assez clairement qu'il ne s'agit pas plus de mettre la poésie au service de la révolution que la révolution au service de la poésie. Car, aujourd'hui, c'est au service d'intérêts éditoriaux que l'une et l'autre ont dû finalement se soumettre. (…) »
08 mars 2007
Contre L'E.D.N. Contribution à une critique du situationnisme | Caboret, Dumontier Garonne & Labarrière
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