Par Bruno Tackels.
La pensée de Benjamin n'est pas sans rapport avec l'organisation et la structure du medium radiophonique. Ce n'est pas un hasard s'il s'est lui-même essayé à «l'écriture radiophonique», en particulier sous forme de conférences adressées à la jeunesse. Comme à la radio, et au plus loin du livre totalisant, la pensée de Benjamin joue sur les fragments et leur montage, avec pour moteur l'art de la citation des paroles d'autrui.
Cette série de quatre émissions consacrées à Walter Benjamin ne s'est pas donné pour but de faire apparaître un portrait d'ensemble ou une monographie qui ressaisirait la cohérence univoque d'une pensée. Elle part au contraire de l'idée que Walter Benjamin a écrit une oeuvre marquée du sceau de la diversité et de l'ambivalence : ses textes, aussi différents soient-ils, essaient de dire, de redire, dans cette diversité, ce qui arrive au monde moderne.
Ce désir de voyages (avant de prendre le sinistre nom de l'exil, en 1933) va structurer les deux premières émissions. Ce sont des villes d'Europe qui vont permettrent de radiographier le parcours intellectuel de Benjamin : Berlin, la ville magicienne et fondatrice ; Moscou, la ville de tous les rêves (politiques et amoureux), surgis et aussitôt empêchés ; Paris, ville abri, ville de l'exil sombre et de l'oeuvre lumineuse. La troisième émission partira d'une question simple : qui lit Walter Benjamin aujourd'hui ? La dernière émission se présente comme un ultime voyage au pays des utopies benjaminiennes. Elle s'appuie sur une série de textes, tous traversés par le motif de l'utopie, lus par Aurélien Recoing, et qui apparaissent comme une sorte de bibliothèque miniature, condensé fulgurant de l'oeuvre de Benjamin.
1. Mardi 26 février: Benjamin par les villes : Berlin-Moscou
Moscou, pour voir ce qu'il en est, du communisme en acte, la ville de son amour improbable pour Asia Lacis, future assistante de Bertolt Brecht.
Avec Karlheinz Barck, essayiste ; Christine Bucci-Glucksmann, Jean-Luc Nancy, Jacques Derrida, Jean-Marc Lachaud, philosophes; André Markowicz, traducteur ; Saffa Fathy, metteur en scène ; Sigrid Weigel, essayiste.
Lectures : Anne Alvaro, Marcial Di Fonzo Bo, Laurent Terzieff.
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Paris, la ville d'un passé à ranimer, la ville du réveil de tous les rêves anciens. Même si, dès 1933, cette ville va devenir le lieu d'un exil douloureux.
Avec Miguel Abensour, Jacques Derrida, philosophes ; Jean-Christophe Bailly, écrivain ; Philippe Ivernel, traducteur ; Enzo Traverso, essayiste.
lectures : Anne Alvaro, Marcial Di Fonzo Bo, Laurent Terzieff.
Avec Alain Bergala, critique et cinéaste ; Jacques Henric, critique et romancier; Jean Jourdheuil, metteur en scène et traducteur ; Jean-Luc Moulène, artiste plasticien ; Catherine Perret, philosophe et critique d'art ; Erie Vautrin, metteur en scène.
Benjamin est sans doute l'un des rares penseurs à avoir tenté de sortir l'utopie de la catastrophe - non sans traverser avec le courage nécessaire, le champ de ruine dont notre siècle fut la scène.
Avec Daniel Bensaïd, Michael Löwy, Catherine Perret, Heinz Wisman, philosophes.
Lectures : Aurélien Recoing.
2 commentaires:
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Merci.
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