04 juin 2016

Robert Wyatt, l'homme de plusieurs vies | France Culture, Création on air, 24/02/2016




Émission de Gilles Pezerat, réalisation Anne Perez, technique Pierre Bornard.

Robert Wyatt, né en 1945, est l'homme de plusieurs vies. De 1968 à 71, il est le batteur flamboyant de Soft Machine, tiraillé entre son amour du jazz et la violence du rock. Déjà il s’essayait à chanter, voix de ténor aigu et fragile, textes absurdes. Puis, entre une dépression chronique et un alcoolisme de plus en plus destructeur, il aurait pu disparaître comme Brian Jones, Jimy Hendrix… Mais un accident, une chute du quatrième étage en 1973 le cloue sur une chaise roulante et le contraint à se réinventer. Ce qu'il fait de manière sublime avec l'album Rock Bottom, né sur un lit d’hôpital et qui l'a fait connaître au monde entier. Dans cet album comme dans ceux qui suivront, Robert Wyatt explore ses émotions avec une sincérité bouleversante. La musique et la voix de cet homme inquiet ne ressemblent à aucune autre. Avec lui, l’humour le dispute à la tragédie. Dépressif joyeux et ancien membre du Parti communiste, il est l’éternel défenseur des causes perdues. Après une dizaine d’albums solo et des collaborations avec entre autres Bjork, Brian Eno, Elvis Costello, il a le jour de ses 70 ans, décidé d’arrêter la musique. Avec Pierre Bornard, ingénieur du son nous sommes allés le voir à Louth, petite ville perdue du nord-est de l’Angleterrre, où il vit avec Alfreda Benge, sa femme et muse.

Aucun commentaire: